Retour de l’autorité à l’école

L’autorité semble avoir disparu de la sphère publique et privée. Cela commence à l’école, où les enseignants ont de plus en plus de mal à obtenir que les élèves se tiennent bien, aient leurs affaires, fassent leur travail. Cela provoque d’ailleurs de nombreuses tensions.
Comment leur en vouloir quand on a donné le signal à toute une génération, depuis l’école primaire, que le passage et les examens étaient faciles à décrocher ? Pourquoi se mettre au travail ? Et quel crédit accorder aux enseignants ?
M Attal avait commencé une très bonne remise en ordre avec la suppression du correctif académique du brevet des collèges, mais cela reste très insuffisant car on a toujours une inflation des résultats (sauf au brevet) et des mentions assez extraordinaires. On a peut-être une génération de surdoués ? Ou bien le thermomètre national ( les passages et nos examens du secondaire) serait-il largement biaisé (dans ma matière on n’a cessé de baisser les exigences depuis 20 ans), ce qui expliquerait nos résultats aux tests Pisa ? Bref, remettons de l’ordre et l’autorité suivra : plus de passage sans niveau atteint, revalorisation des examens (en clair des examens plus difficiles) et les élèves se mettront automatiquement au travail.
Au passage, revaloriser les enseignants qui passent pour des guignols et qui doivent accumuler les heures sup pour simplement conserver leur niveau de vie (la revalorisation tant annoncée n’a en effet eu lieu qu’à peine pour les premiers échelons, les suivants, qui n’ont même pas eu de quoi compenser l’inflation, en veulent beaucoup au pouvoir politique qui leur avait annoncé une augmentation). Petit rappel : le reste de la fonction publique a, lui, obtenu de nombreuses primes qui ont compensé le gel du point d’indice. Les enseignants ont obtenu, 25 ans après le début de ce processus de paupérisation… le droit de travailler plus (Pacte) et… d’être payés pour ces heures ! ce qui est très dévalorisant pour la profession, comme si on ne travaillait déjà pas assez… Bref, entre l’autorité et une réelle augmentation des salaires (pas pour les jeunes une fois de plus svp, ça ferait trois ou quatre fois pour eux et ils finiront pas être payés plus que les plus âgés, alors même qu’ils doivent déjà ralentir leur progressions salariale -30 à 40 euros de plus par échelon !- pour ne pas nous rattraper suite à leur dernière revalorisation !), il y a un réel chantier. Le premier ne coûte rien.