Bâtir un nouveau paradigme de l’équilibre des régimes de retraites
Si on veut sauver le régime par répartition, il faut repartir du constat actuel et sociologique.
C’est donc dans une logique plus individualiste qu’on peut/doit essayer de bâtir le nouveau paradigme de l’équilibre des régimes de retraites. La somme des intérêts individuels doit pouvoir se conjuguer avec l’intérêt collectif, et ce en prenant en compte les évolutions sociétales et démographiques qui remettent en cause la structure actuelle des financements.
Dans un pays beaucoup trop endetté où les entreprises et les salariés cotisent déjà beaucoup trop pour ce dispositif « assurantiel », il ne serait pas supportable d’augmenter la fiscalité (quelle qu’elle soit) et les charges pour le financer ; l’Etat doit se départir de son financement (de toutes sortes) , il faut repartir d’idées simples en totale aspiration avec son temps :
Sortir de la logique exclusive de l’âge (pivot, légal…). Ce critère ne doit être qu’un élément pour assurer une retraite taux plein sans décote, in fine. Ça peut être 63, 64 ou même 65, cela ne doit pas être LE critère du départ.
Passer à une logique plus personnelle et individuelle avec la retraite dite « à la carte ». Chacun assume personnellement son ratio contribution/rétribution entre ses années de cotisation et sa rente. Si quelqu’un estime vouloir partir qu’avec 40 annuités, il doit en assumer toutes les conséquences. Le nombre de trimestres cotisés (annuités) est LE critère fondamental d’équilibre de la réforme. Car il est celui qui est le plus juste au sens majoritaire. S’il faut 172, 176 ou plus : c’est purement technique.
Sur la pénibilité, c’est très simple et parfaitement autonome (formidable opportunité pour restaurer le dialogue social au niveau des branches). Chaque branche doit définir la liste des postes dits « pénibles » et y assortir une sur-cotisation (patronale) propre (au poste, à la famille d’emplois, ou même à la branche…) qui auto-finance le surcoût de la mesure. L’ensemble des paramètres sont dans le jeu de la négo : liste des postes, nombre de trimestres acquis en plus, taux de la sur cotisation… bref, cela doit nécessairement être équilibré financièrement sans créer une nième usine à gaz qui nous fait perdre en lisibilité et en compétitivité.
Il ne restera plus qu’à basculer vers la retraite à points..
Sur les carrières dites longues, si on évolue vers un nombre de trimestres acquis, sans limite d’âge, cela facilitera l’articulation.
Sur la question des femmes (maternité) on doit s’inscrire dans une cohérence de politique démographique et de natalité, soit au travers de bonifications de pensions soit en assimilant les maternités à des périodes cotisées. A chiffrer.
Enfin, il faut largement ouvrir les dispositifs d’épargne retraite privés et les rendre plus incitatifs (défiscalisation d’entrée et de sortie du dispositif), en créant des fonds de placement Français et souverains (leviers d’investissement fiables et sécurisés pour notre pays : des fonds de pension à la française