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Pour une Europe de proximité !

Si l’Europe est, disons-le, impopulaire, ce n’est pas uniquement parce que les personnes ne savent pas ce qu’elle fait, ce n’est pas uniquement parce que les politiques ont la fâcheuse tendance à lui mettre tous leurs échecs sur le dos – même si ces raisons existent. C’est également parce que l’Europe ne sait pas se faire aimer, créer un lien affectif, qui est également indispensable à son essor. Je vais en proposer une illustration.

Un certain nombre d’associations, que je connais bien, bénéficient du FSE (Fonds Social Européen). Elles peuvent ainsi accompagner des personnes et créer de l’économie, du lien social, de la culture, et bien d’autres choses encore, pour le bien commun. En toute logique, ces associations, leurs salariés, comme leurs bénéficiaires, devraient être reconnaissantes à l’Europe : elle permet aux premières de développer leur activité, paie les salaires des seconds et aide les troisièmes à mener à bien leurs projets. Or il n’en est rien.
Il n’en est rien parce que l’Europe demande en échange des reportings perçus comme extrêmement lourds et très peu efficaces. On remet un immense questionnaire au bénéficiaire, lui demandant notamment si un de ses parents est né à l’étranger ( !), le bénéficiaire s’étonne et parfois s’indigne, le salarié de l’association lui explique benoîtement que « c’est pour l’Europe ».

Tout le monde comprend bien sûr qu’il est normal de demander des comptes en échange d’argent public. Mais l’Europe, contrairement aux collectivités, n’a pas de visage : on connaît Untel de la « ComCom », Unetelle de la Région, même Monsieur ou Madame X des services déconcentrés de l’Etat (Direccte ou autre), mais on ne connait personne de l’Europe. De l’Europe, on ne connaît que l’administratif, les obligations de mettre le logo Européen partout, les questionnaires sans fin… et on se prend à la trouver lointaine et bien peu aimable.

Avec les nouvelles technologies, le télétravail qui se développe, ne faudrait-il pas déconcentrer les 32 000 personnes qui travaillent à la Commission Européenne ? Qu’il y en ait à Limoge, à Dijon ou à Valence ? Que les acteurs du terrain aient des interlocuteurs ? Donner un visage à l’Union Européenne, non seulement un visage de représentation via l’élection d’un « président de l’Europe » au suffrage universel direct, mais également un visage proche, que l’on connaît, qui ne serait pas (uniquement) dans le contrôle mais également dans l’écoute ? Tel serait, il me semble, un des moyens de faire aimer l’Europe, et de la rendre peut-être moins technocratique et plus pertinente encore dans ses actions.

Les notes de cette contribution

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In medio stat virtus cette contribution me semble réaliste, pragmatique et nécessaire
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Décalé cette contribution est originale et innovante
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À peaufiner cette contribution me paraît intéressante, certains points restent encore à approfondir
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Why not cette contribution fait avancer le débat même si je ne la partage pas à 100 %

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