Il existe de nombreux paramètres à prendre en considération et au moins autant d’éléments de solution, ou plutôt d’orientation pour ne pas être trop présomptueux. Je n’en traiterai qu’un ici.
Je n’ai jamais été favorable aux 35h, pourtant salarié moi-même et donc bénéficiaire ; je n’ai jamais compris la démonstration de la gauche au pouvoir à l’époque et j’ai pensé aussitôt (mais c’est un autre chapitre) aux petites entreprises pour qui le coup serait rude !
Aujourd’hui, je pense toujours la même chose, mais les 35h existent depuis 2002 et après 15 ans, les Français vivent avec. Quoique… !
Les salariés n’ont jamais demandé cette réduction horaire ; ils savent qu’à la longue, ils ont perdu une partie de leur pouvoir d’achat. De nombreuses branches ont gelé les salaires à l’époque, puis les ont modérés par la suite (quand ce ne fut pas de nouveaux gels). Il y a des lois économiques qui s’imposent aux comptables… Personnellement, beaucoup de salariés m’ont dit que les 35h c’était bien, surtout pour les RTT générées. Quoique… !
Oui, sans pouvoir d’achat, les RTT c’est pas vraiment des vacances ; plutôt désormais une forme de repos et d’organisation familiale. Que certains salariés puissent encore en profiter pour allonger un we ou des vacances avec des récupérations cumulées, c’est évident, mais ils seraient plutôt en recul ; les vacances, ça coûte.
Au niveau de l’entreprise, ce n’est pas toujours simple à organiser : RTT ou pas ? 35h ou pas ? heures supplémentaires ou pas ? Et autres questions qui perdurent.
Comment tenir compte de tout cela ? 3000 caractères, c’est un peu juste pour tout reprendre ; mais dans les grandes lignes, voilà ma contribution :
– temps légal de travail : entre 35 et 40h. Ce qui dans les faits et pour certains côtés du code du travail sera considéré comme un temps plein. C’est chaque entreprise qui gèrera le besoin de temps pour chaque salarié et l’inscrira dans son contrat de travail ; ce qui veut dire aussi, et j’anticipe la difficulté, que tout salarié effectuant un temps plein est au minimum rémunéré au SMIC, avec un déclenchement aux 35h. Alors ça change quoi ?
– selon son fonctionnement et son besoin de temps de travail, l’entreprise aura le choix entre deux formes de contrat de travail : soit temps de travail fixe, soit temps de travail flexible. A temps fixe, le salaire est égal à la base 35 h + le complément (2 h par exemple si le contrat prévoit 37 h) au tarif horaire de la base ; à temps flexible, le complément de salaire est calculé de la même manière, mais avec un « bonus » applicable sur la base, rémunérant la contrainte de la flexibilité (par accord de branche par exemple).
– pour le salarié : à 35 h il touche au minimum le SMIC ; au-delà, à temps fixe, il touche au minimum le SMIC plus x heures sur cette base ; au-delà à temps flexible, il touche au minimum le SMIC+bonus+heures réellement effectuées dans le cadre de la flexibilité.
– pour l’entreprise, elle rémunère selon ses besoins de production.