Économie S’approprier la révolution numérique Archives

Optimiser et moraliser l’économie des plateformes

En termes d’économie de plate-forme et plus spécialement des emplois collaboratifs ou travail à la demande, les événements récents autour des VTC ont mis en lumière les imperfections et les ambiguïtés de ce modèle entre salariat déguisé, travail au noir et vrai travail indépendant.
Si les sites de mise en relation entre particuliers et indépendants (Frizbiz, Allovoisin..) les sites de missions ponctuelles pour des entreprises (Winminute, Click&Walk..), les sites de cuisine par des particuliers (PlatMaison, MonVoisinCuisine..) ne posent pas de problème de dépendance par rapport à la plateforme, les sites de livreurs en vélo (Deliveroo, Foodora..) et les plateformes destinées aux VTC (Uber..) sont souvent sur la sellette. Deux solutions sont alors possible : soit aller vers une « syndicalisation » des indépendants afin de peser sur leur plateforme, au risque de recréer des rigidités alors qu’un des avantages clés du travail en indépendant est justement de contourner les rigidités du système salarial français. L’autre solution qui me semble devoir être préconisée est le renforcement de la concurrence entre plateforme afin que les indépendants puissent arbitrer facilement entre chacune et bénéficier ainsi de la mise en compétition. Du coté des livreurs en vélo, la mise en concurrence avec les plateformes est totalement incompatible avec l’obligation d’utiliser des tenues logotypées par celle-ci. Cette pratique devrait donc être réservée aux prestataires utilisant des salariés et devenir un indice de requalification du contrat de prestation en contrat de travail pour les autres. Concernant les VTC, il faut trouver les moyens techniques permettant aux chauffeurs indépendant d’arbitrer en temps réel entre les courses proposées par les différents acteurs (Uber, Lecab, Chauffeurprivé..) par exemple en demandant aux plates-formes de fournir en opendata en temps réel les détail des courses demandées.

Concernant les craintes des professionnels, d’une concurrence « déloyale » des particuliers ou faux particulier -par exemple les loueurs Airbnb, les chauffeurs non VTC, ou même des jeunes retraités continuant de travailler comme particulier dans le secteur des services – il peut être utile d’imposer une limite à l’activité effectuée en tant que simple particulier. Pour être plus efficace cette limite devrait être en quantité vendues et non en montant : en imposant une limite en termes de nombre d’heures ou en termes de nombre de jour de location, les particuliers sont naturellement incités à se positionner sur le marché quand le prix de vente est le plus important c’est-à-dire quand la capacité de production des professionnels est proche de la saturation. Ainsi les particuliers ne sont plus des concurrents mais une offre supplémentaire qui s’active quand les professionnels ne peuvent pas répondre à la demande (période de grands salons pour les hôtels parisiens, nuit du weekend pour les taxis et VTC etc…)

Nous avons besoin de votre avis

Les réponses (0)

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire