Le mode de scrutin est crucial dans une démocratie et c’est un point qui n’est pas assez débattu.
Des études sociologiques et scientifiques montrent que les scrutins uninominaux ont de très mauvaises propriétés. En particulier, on ne sait pas différencier entre vote d’adhésion, vote utile, vote protestataire, vote stratégique etc. Par ailleurs, ils façonnent la vie politique en général, favorisant les positions peu nuancées.
Même si aucun mode de scrutin n’est parfait, certains ont de bien meilleures propriétés.
C’est le cas du jugement majoritaire, proposé par Balinski et Laraki, deux mathématiciens du CNRS. Pour le résumer à grand trait, il s’agit pour les électeurs de donner une appréciation pour chaque candidat. Le candidat élu est celui qui a la meilleure mention médiane.
Ce type de scrutin élimine le dilemme du vote utile, rend caduque le débat sur le vote blanc, élimine les candidats trop clivants (un candidat rejeté par 50 % des votants est éliminé d’office), etc.
Par ailleurs, tous les candidats obtiennent une mention représentant l’adhésion générale à leur programme, ce qui évite les procès en légitimité qui sont courants.
Enfin, il s’agit d’un scrutin ne demandant qu’un seul tour (sauf si tous les candidats sont considérés comme inacceptables par une majorité d’électeurs) et très facile à comprendre.

J’ajoute pour les sympathisants du Modem que des simulations ont été faits sur le jugement majoritaire depuis 2007 et que François Bayrou aurait été élu alors (et aurait terminé 2è juste derrière F. Hollande en 2012).
Ma proposition est donc que le jugement majoritaire soit considéré comme mode de scrutin pour les élections d’une personne.

Pour ceux désireux d’en apprendre plus, il existe de très nombreuses sources y compris vulgarisées, expliquant le jugement majoritaire.