La fiscalité et les dépenses publiques Fiscalité plus juste

L’Etat devrait expliquer ce qu’il redistribue

Je lis dans un numéro de la Revue Esprit qu’en matière d’inégalités, il vaut mieux vivre en Europe qu’ailleurs. Et qu’il vaut mieux vivre en France qu’ailleurs en Europe. Mais voilà, l’Etat ne le fait jamais remarquer. Il ne fait pas remarquer que c’est en France que les écarts de revenus après redistribution sont le plus réduits, même s’ils sont élevés avant redistribution.

Je paie 5 € le repas de ma fille à la cantine scolaire, plus cher que moi-même grâce à mon généreux employeur, mais d’autres parents paient 50 centimes : 90 € d’écart chaque mois entre ma fille et leur enfant. Qui le leur fait observer ?

Idem, mon père s’est fait opérer d’une prothèse de la hanche et a eu un double pontage : personne n’a jugé utile, pédagogique, de lui indiquer quel était le coût des ces opérations, dont il ne supporte qu’une part infime.

Que l’Etat redistribue, mais qu’il le fasse savoir aux bénéficiaires (sans tomber dans la culpabilisation) !

On peut reprocher beaucoup de choses à la fiscalité française, mais non qu’elle ne redistribue pas.

En revanche, elle est trop complexe, et la complexité ne profite qu’aux plus favorisés, qui ont les moyens de payer un conseiller fiscal.

La fiscalité devrait se donner 3 objectifs : taxer fortement la consommation au-delà du strict nécessaire (car c’est notre consommation effrénée qui détruit la planète), taxer le revenu et taxer le patrimoine. Et un principe : être SIMPLE.

La taxation du patrimoine ne doit se faire qu’au moment des successions, quand effectivement il est perçu, et non chaque année via l’ISF. Il faut donc augmenter la taxation des successions (et je n’ai pas, loin de là, un intérêt personnel à cette mesure).

Pour la simplification, je suggère de supprimer à peu près toutes les niches fiscales, à commencer par le quotient familial : ça devrait réduire fortement le déficit public. Et tant pis si ça n’encourage pas la natalité : vu l’état de la planète et son niveau de vie, la France doit se donner comme objectif de diminuer la population, certainement pas de l’augmenter (je suis moi-même fils unique et père d’une fille qui restera unique, et je contribue ainsi à diminuer l’empreinte carbone familiale).

Je sais, ce discours est désagréable. Mais il est cohérent. Et sans être grandiloquent, le but de la science n’a jamais été d’annoncer de bonnes nouvelles (laissons ça aux agences de communication), mais de dire la vérité.

Les notes de cette contribution

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In medio stat virtus cette contribution me semble réaliste, pragmatique et nécessaire
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Décalé cette contribution est originale et innovante
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À peaufiner cette contribution me paraît intéressante, certains points restent encore à approfondir
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Why not cette contribution fait avancer le débat même si je ne la partage pas à 100 %

Les réponses (1)

  1. françois robichez dit :

    Instituer, repartir dans l’équilibre, redistribuer efficacement et justement, savoir limiter le niveau afin qu’ils ne tuent pas l’initiative, ne découragent pas la création et l’investissement personnel, des prélèvements obligatoires, est une des réformes les plus complexes mais des plus nécessaires.
    Informer correctement et de manière compréhensible « des quoi, pourquoi, à quoi ça sert » est certainement primordial. On ne peut pas vivre dans une société sans solidarité et justice sociale, ni dans une société dans laquelle, d’une part, tous les citoyens ne se prennent pas en main et soient responsables, et d’autres part dans laquelle tous ne contribuent pas à la hauteur de leurs moyens.

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