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Les notes de cette contribution

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In medio stat virtus cette contribution me semble réaliste, pragmatique et nécessaire
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Décalé cette contribution est originale et innovante
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À peaufiner cette contribution me paraît intéressante, certains points restent encore à approfondir
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Why not cette contribution fait avancer le débat même si je ne la partage pas à 100 %

Les réponses (1)

  1. Arnaud RIBEYRON-MONTMARTIN dit :

    Mars 2019

    GRAND DEBAT NATIONAL

    CONTRIBUTION D’ARNAUD RIBEYRON-MONTMARTIN

    (30 Allée des délieuses, 78430 – Louveciennes / 06 85 40 92 01 /a.ribeyron@wanadoo.fr)

    I – RAPPEL DES ELEMENTS DE CONTEXTE :

    1) Le Président a depuis son élection mis en œuvre une politique très volontariste, alors que 24,01 % des votants (18,2 % seulement des inscrits) ont voté pour lui au premier tour des élections présidentielles et que les 66,1 % obtenus au second tour (43,6 % des inscrits) n’ont constitué en aucun cas un socle large d’adhésion mais pour l’essentiel le rejet du Front National.

    Le résultat obtenu aux élections législatives qui ont suivi, n’a fait, comme toujours, qu’amplifier le résultat du second tour des présidentielles, sans pour autant effacer le soutien très minoritaire obtenu au premier tour. Cette amplification a été d’autant plus forte que la droite (affaire Fillon) et la gauche socialiste (par sa division entre le PS et la France insoumise) s’étaient décrédibilisé.
    Dans ce contexte si particulier, le “ni droite, ni gauche” a de fait fonctionné.

    2) Alors que le Président avait si bien investi la dimension régalienne de sa fonction (au Louvre, le jour de son élection, le 07-05-2017/ lors de l’Accueil de Poutine à Versailles, le 29-05-2017, de Trump à Paris, le 14-07-2017 / lors de la célébration, en présence de plus de 60 chefs d’Etat, du centenaire de l’armistice à l’Arc de Triomphe, le 11/11/2018), deux faits ont altéré cette incarnation :

    a) l’humiliation par Trump du Président français à Washington, le 24-04-2018, lorsqu’il lui a épousseté les pellicules sur le sommet de sa veste,

    b) la petite phrase prononcée lors de la semaine d’itinérance mémorielle, en réponse à une question d’un habitant à propos de la taxe sur les carburants, le 06/11/2018 : “le carburant, c’est pas Bibi”… (Bibi en itinérance mémorielle !).

    Quel télescopage d’images !

    3) “Le Président des riches” : aucune mesure sociale forte n’a été prise simultanément pour contre-balancer la suppression de l’ISF, par ailleurs tout à fait compréhensible sur le plan économique.

    4) Les corps intermédiaires : les maires, les partenaires sociaux et même le Parlement (Passage en force de l’Assemblée Nationale avec le recours au 49-3) n’ont pas été associés à la politique de réformes entreprise.

    – 2 –

    II – LETTRE AUX FRANCAIS :

    Pourquoi l’augmentation du pouvoir d’achat, en tant que telle, pourtant au cœur des revendications et de la révolte des “gilets jaunes”, n’a pas été retenue par le Président comme l’un des 4 thèmes du Grand Débat National ?

    III – MESURES SUSCEPTIBLES D’ETRE PRISES :

    1)Réduire le déficit de la France, en diminuant en particulier le nombre de fonctionnaires, conformément à la promesse du candidat Macron aux élections présidentielles : 120 000 fonctionnaires en moins (50 000 dans la fonction publique d’Etat et 70 000 dans les collectivités locales), ce qui représenterait une économie de dépenses annuelles de 3,4 milliards d’euros.
    Après une première année quasiment blanche sur le sujet (!), le gouvernement envisage de baisser les effectifs de 10 000 postes dans la fonction publique d’Etat en 2019.

    Cette réduction du déficit est absolument prioritaire car elle conditionne, pour répondre aux attentes des gilets jaunes :

    – la mise en œuvre d’une politique sociale ambitieuse et d’une politique fiscale plus équitable

    – ainsi qu’une amélioration des services publics, notamment dans la France rurale et les villes de petite ou moyenne taille.

    2) Augmentation importante du pouvoir d’achat des bas salaires, par exemple du SMIC, comme en mai 1968 (+ 35 %), quitte à supprimer les charges sur la partie majorée de celui-ci, pour limiter son impact négatif sur les entreprises et l’emploi.

    Les premières mesures sociales prises, à contretemps, par le Président en faveur du pouvoir d’achat (10,3 milliards), le 10/12/2018, ont été perçues par les gilets jaunes comme tout à fait insuffisantes, d’autant plus que M. Macron a parlé d’une augmentation du SMIC, alors qu’il ne s’agissait en réalité que de la Prime d’Activité qui, elle, est assortie d’un certain nombre de conditions restrictives (Obligation pour beaucoup de bénéficiaires potentiels de faire des démarches pour se la voir verser / Prise en compte des revenus du ménage / …).

    3) Rétablissement de l’ISF, en le limitant à :

    . au patrimoine immobilier, comme actuellement dans le cadre de l’IFI
    . et aux capitaux mobiliers non investis dans des entreprises (Cette exonération pourrait-elle juridiquement ne s’appliquer qu’aux seules entreprises françaises ?).

    4) indexation des retraites sur l’inflation.

    – 3 –

    5) Réformes institutionnelles :

    a) Instauration d’un septennat non renouvelable.
    b) Introduction d’une part de proportionnelle pour permettre à chaque parti d’être représenté
    convenablement à l’Assemblée Nationale, sans pour autant retomber dans la république des
    partis de la quatrième République.
    c) Prise en compte des votes blancs ou nuls dans le décompte des résultats aux élections.
    d) Assouplissement des conditions de recours au référendum d’initiative partagée (article 11 de
    la Constitution.

    6) réserver l’intégralité du produit de la taxe sur les carburants, lorsqu’elle sera rétablie, à la seule défense de l’environnement.

    7) 80 kms/heure et radars : il convient de rétablir la confiance des citoyens vis-à-vis de l’Etat en ce qui concerne les mesures prises au nom de la sécurité routière, si l’on veut éviter la destruction de radars supplémentaires. La perception aujourd’hui d’un très grand nombre de conducteurs est que la politique d’infractions routières s’apparente à un véritable « racket d’Etat ».

    a) Les recettes des radars devraient être affectées à 100 % à l’amélioration de la sécurité routière et non servir partiellement, par un biais détourné, à réduire le déficit de l’Etat.
    b) Toute limitation de vitesse devrait répondre strictement à l’impératif de sécurité routière,
    analysée au plus près du niveau local et non à l’aune de statistiques départementales,
    régionales ou nationales.
    c) En cas de dépassement de la vitesse autorisée, les sanctions devraient être proportionnées à l’importance de celui-ci.
    Il est en effet tout à fait inadmissible qu’au nom de la sécurité routière, un dépassement d’1 km/heure (après application de la tolérance de 5 kms/heure), conduise un automobiliste flashé à 56 kms/heure à perdre 1 point sur son permis de conduire et à payer une amende de 90 euros (en cas de règlement dans les 15 jours). Un tel système n’a plus rien à voir avec une politique de sécurité routière.

    IV – REPONSE POLITIQUE A UNE CRISE GRAVE :

    La réponse au mouvement des gilets jaunes doit être globale et avant tout politique et porter sur la confiance, renouvelée ou non, au Président de la République.

    Elle ne peut en aucun cas se réduire à quelques mesures techniques ou à un référendum dont le but détourné serait de faire passer une réponse positive à la question/aux questions posée(s) comme un soutien au Président, alors que ce ne serait pas le cas.

    Dès lors, la seule réponse politique devrait être la dissolution, suivie :

    – d’un changement de gouvernement pour tenir compte du résultat des nouvelles élections législatives

    -4 –

    – et l’instauration d’un gouvernement d’union nationale. Pour permettre la poursuite dans la confiance de la politique de réformes de structure rendue nécessaire, les partis devraient accepter, au nom de l’intérêt supérieur du pays, de partager l’impopularité des mesures à prendre.

    V – CONCLUSION GENERALE :

    Tabler sur la lassitude de l’opinion publique devant les violences des casseurs qui n’ont rien à voir avec le fond du mouvement des gilets jaunes, et laisser pourrir la situation pour tenter de regagner la confiance des français seraient la pire des solutions.
    Il serait judicieux, au contraire, de garder en tête :
    – D’une part, deux extraits de la lettre d’Emmanuel Macron aux français :

    . « Le sens des injustices y (en France) est plus vif qu’ailleurs. L’exigence d’entraide et de solidarité plus forte ».

    . « Les difficultés de la vie, comme le chômage, peuvent être surmontées, grâce à l’effort partagé par tous ».

    – D’autre part, les réflexions de Dom Helder Camara, ancien archevêque brésilien (1909/1999), parlant de la violence :

    « Il y a trois sortes de violences :
    . la première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés ;
    . la seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première ;
    . la troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde, en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
    Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première qui la fait naître, et la troisième qui la tue ».
    Dom Helder Camara, anticipant le célèbre discours de l’abbé Pierre du 22 janvier 2007, était contre toutes ces sortes de violences, partisan d’une « révolution » dans la paix.

    — & —

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