La démocratie et la citoyenneté Participation et abstention

Élections présidentielle et législatives le même jour en un seul tour

Depuis 1965, la participation au premier tour de l’élection présidentielle s’est toujours située entre 75 % et 85 % si l’on excepte le « coup de tonnerre » de 2002 (72 %). Si la tendance est à la baisse ces dernières années, elle reste modérée, et la participation en 2017 (78 %) est la même qu’en 1969.

Les élections législatives, quant à elles, suivaient à peu près la même participation que les présidentielles, jusqu’en 1981 où les législatives se sont tenues deux mois après la présidentielle : la participation aux législatives a alors baissé à 70 % (contre 83 % en 1978). On a pu constater le même phénomène en 1988 : participation de 66 % (contre 79 % en 1986).

Depuis 2002, cette séquence « présidentielle + législatives deux mois après » a été systématisée, et la participation a continuellement baissé : de 68 % en 1997, on est passé à 64 % en 2002, 60 % en 2007, 57 % en 2012, jusqu’à l’inquiétant 49 % en 2017.

Certes, plusieurs facteurs contribuent à cette baisse, qui a débuté plus tôt : la dernière participation supérieure à 70 % était en 1986 avec 79 % de participation (pour la seule élection législative à la proportionnelle).

Néanmoins, il n’est pas déraisonnable de penser que la séquence « présidentielle + législatives » entraine une baisse d’environ 10 points de participation aux législatives, car beaucoup d’électeurs estiment avoir déjà voté pour l’élection « importante » qui déterminera la vie du pays pour cinq ans.

Par ailleurs, la faible participation peut également s’expliquer par le mode de scrutin uninominal majoritaire. Considérant que leur candidat ou leur parti n’ont aucune chance d’atteindre le second tour, beaucoup d’électeurs estiment que leur vote « ne sert à rien » et ne vont pas voter.

Cette remarque vaut également pour l’élection présidentielle, mais le vote « inutile » (pour des candidats qui « n’ont aucune chance ») est transformé en « vote utile ».

Enfin, cela questionne la légitimité des élus remportant les élections, qui peuvent être vus comme élus « par défaut » dans un contexte de faible participation ou de « vote utile ».

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Proposition
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Organiser le même jour en un seul tour :

– l’élection présidentielle : vote par approbation – voir le détail ici : https://www.agoradem.fr/agoradem/2016/12/19/elire-le-president-au-vote-par-approbation/

– les élections législatives : proportionnelle par listes départementales sans seuil (comme pour les élections législatives en 1986)

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Avantages attendus
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– Chaque vote compte :
–– à la présidentielle, le vote par approbation permet de s’exprimer sur tous les candidats
–– aux législatives, la proportionnelle permet de prendre en compte chaque vote

– Meilleure participation (pour toutes les raisons expliquées plus haut)

– Meilleure légitimité des élus

– Moins de dépenses : les deux élections se déroulent le même jour, et les deux modes de scrutin choisis ne nécessitent qu’un seul tour. Une seule journée électorale est donc nécessaire, au lieu de quatre actuellement.

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