Réinventer au lieu de reconstruire

« Le désir est un attrait que l’on subit, la volonté un pouvoir que l’on exerce »
E. GOBLET

Désir, « Desirare », étymologiquement, contempler l’autre, être par lui sidéré sans jamais pouvoir le posséder.
Ainsi va la vie, tendre vers ce que l’on n’a pas, animée par ce qui manque, cherchant devant elle, ce que derrière elle, elle a perdu.

« Trouver l’objet n’est jamais que le retrouver », S. FREUD… à ceci près que les retrouvailles n’ont jamais le goût de la première fois.

Le désir est un paradoxe.
Il signifie une absence. De cela, l’inconscient infantile ne veut rien savoir, rien en lui ne sépare « désirer » et « faire » ou « posséder ».
Chez S. FREUD, le désir n’est pas commandé par l’objet, mais renvoie au champ des fantasmes inconscients et aux investissements antérieurs de la libido. Il traduit l’inconscient entre « principe de plaisir et principe de réalité » qui se représente dans la conscience comme un conflit entre désir et volonté.
Soit entre l’envie d’obtenir (le désir) et la nécessité d’avoir (le besoin).

Comme tout être vivant, nous avons :
• Des besoins naturels primaires, indispensables à la survie de l’espèce, plus ou moins immédiats : faim, soif, sommeil, évacuation, sexualité.
• Et des besoins secondaires qui engendrent des phénomènes de frustration devenant parfois plus impérieux que les besoins naturels, des besoins secondaires liés à nos désirs, accomplissements imaginaires certes, mais avec des besoins bien réels.
En effet qui jouerait au loto si dans le temps qui sépare la mise du tirage, il n’était pas possible de se projeter ?

Nos besoins naturels primaires (comportements archaïques), soit :
• La Sécurité pour notre sauvegarde,
• Le Relationnel pour l’espèce sociale,
• La Subsistance pour survivre et se procurer des biens,
• La Récupération pour se reposer et se régénérer.

Sont éveillés par nos sensations, car avoir des sensations c’est déjà agir, ce que L. GRAIG dénomme « les fonctions finalisées » :
• Somesthésie (sensibilité du corps interne)
• Tact
• Olfaction
• Audition
• Vision
Nos organes sensoriels vont donc s’activer pour déboucher sur de l’action par des mécanismes neurochimiques, car l’action est la fille des sensations

Pour résumer :
J’ai envie d’une activité :
• Les fonctions finalisées (vitales) se mettent à l’œuvre (corps, toucher, odorat, ouïe, vision) et ouvrent le programme
• Je recherche une situation favorable
• J’ai un comportement d’appétence
• Il y a un signal déclencheur (innée ou acquis) de l’activité par mes sensations
• Je réalise l’activité, j’ai un acte consommatoire
• La tension diminue, il y a une boucle de rétroaction

Ce qui favorise l’appétence, c’est la curiosité et la recherche de sensations selon le schéma de L. GRAIG :
Production d’excitation endogène
Comportement d’appétence
Mécanisme inné de déclenchement
Acte consommatoire

Cette crise actuelle ou tout au moins cet effondrement systémique, doit nous interroger sur nos besoins primaires et secondaires.