Société et solidarités Accès à la santé

L’engagement philanthropique, Arme puissante de notre démocratie

Je ne feindrai pas de le découvrir, alors même que je milite, parfois un peu seule, depuis des années, pour qu’une rigueur budgétaire certes nécessaire, n’implique pas de considérer cette solidarité comme une niche fiscale ou une dépense publique, qu’elle n’est, à l’évidence, pas. Je suis, cependant, désolée qu’il faille une telle crise humanitaire pour en tenir compte.

Si le don implique des coûts, c’est qu’il s’agit d’un investissement social, bien plus efficace économiquement et socialement que l’injection directe de deniers publics. Son objet premier est de compenser un manque, d’agir en supplément ou bien tout simplement de marquer un soutien, un engagement. Sa force et sa puissance tiennent donc à la conviction que cet acte porte.

Le don peut d’abord être le don de ce que nous possédons. 24 heures après le ralentissement décrété de notre pays, les restaurants, les parcs d’attractions ont dû gérer leurs stocks de denrées périssables comprenant que cette guerre ne se gagnerait pas en un jour. Ils en ont alors fait don. Ces actions sont essentielles et quotidiennement menées par des entités telles que les Restos du coeur qui, à eux seuls, distribuent plus de 130 millions de repas. Sans le don, qui nourrirait ces français ?

Le don peut, ensuite, être le don de soi, à travers l’acte de bénévolat. Les Français sont conscients que cette solidarité est nécessaire. Je pense, ici, tant aux milliers de personnes qui ont rejoint la réserve civique pour aider une personne vulnérable, pour maintenir le lien social, … qu’aux plus de 100 000 personnes qui ont accepté, volontairement, de rejoindre nos agriculteurs pour assurer la sécurité alimentaire. Et sans leurs dons, sans cette philanthropie de proximité combien de nos compatriotes seraient alors plongés dans une solitude encore plus grande qu’en temps de paix ?

En outre, le don peut prendre une forme pécuniaire. En la matière, il faut saluer nos grands groupes industriels qui, face aux difficultés, et avec un patriotisme qui force l’honneur, s’engagent pour notre pays. Après les dons réalisés pour la reconstruction de Notre-Dame, ils mettent aujourd’hui leurs forces de production ainsi que leur argent au bénéfice de la santé des Français.
Enfin, le don est souvent celui de l’espoir quand il s’incarne dans le domaine de la recherche. Il est ici possible de penser, notamment, aux nombreuses actions menées par l’Institut Pasteur qui, depuis 1887, consacre toute son énergie, à trouver des solutions pour assurer la protection des populations. Et sans ce don, qui viendrait compenser les 30 % de budget supplémentaire nécessaires ?

Dans cette crise sanitaire historique que nous vivons, oui, le don nous sauvera. Mais lorsque la guerre aura cessé, que la paix s’installera à nouveau dans notre pays, n’oublions pas que ces actions menées au quotidien peuvent être une source de richesse sociale et économique, une façon de reconstruire notre société et, surtout, une force pour notre pays.

Les notes de cette contribution

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In medio stat virtus cette contribution me semble réaliste, pragmatique et nécessaire
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Décalé cette contribution est originale et innovante
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À peaufiner cette contribution me paraît intéressante, certains points restent encore à approfondir
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Why not cette contribution fait avancer le débat même si je ne la partage pas à 100 %