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Ne condamnons pas à mort le latin et le grec !

Condamner à mort le latin et le grec, c’est amputer des générations. Le latin et le grec ne sont plus des disciplines à part entière dotées d’un horaire. Pourtant, la culture française s’est construite, au travers des siècles, sur la fréquentation de ces deux langues mères du français et des autres langues occidentales. Nous parlons latin quand nous parlons français, espagnol, italien, ou toute autre langue romane régionale ou nationale, et ce latin-là a trouvé aussi une descendance dans les langues germaniques modernes, anglais, allemand, etc., notamment par la rencontre du français.

Nous parlons grec dans tout le vocabulaire scientifique, notamment médical, technique et philosophique du monde. Une connaissance, même scolaire, de ces deux langues mères apporte à l’esprit qui se forme, sans même qu’il s’en aperçoive vraiment, le sens de l’étymologie, le goût de la nuance, un début de maîtrise de l’expression. La longue chaîne des écrivains et des penseurs français s’est constituée avec ce point commun de leur commune connaissance des langues et des littératures latine et grecque.

La réforme du collège a été mal inspirée, en supprimant ce qui marchait et en généralisant ce qui ne marchait pas et ne marchera pas. Sous le prétexte que 15 % à 25 % d’élèves seulement profitaient d’un certain nombre d’options et d’organisations pédagogiques, on les a supprimées !

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Les réponses (2)

  1. Fabienne-Hélène PESCE dit :

    Le problème n’est pas vraiment là.Il s’agit d’une organisation.Il faut trouver des professeurs de latin et de grec là où il y a de la demande.L’enseignement se fait sous une certaine forme.Exemple en Bretagne,il y aura certainement des professeurs pour enseigner le breton et non le provençal qui sera enseigné en Provence.La réforme est complexe.Nous avons suivi des stages pour la comprendre.On ne peut contenter tout le monde.Je suis heureuse d’avoir eu l’enseignement du latin jusqu’en terminale et j’aimerais qu’il en soit de même pour nos enfants.Les recrutements ,hélas,sont la réalité.Il faut des professeurs pour l’enseigner.Un collège peut choisir le latin parce qu’il y a une possibilité de recruter un professeur de latin et un autre collège peut choisir le grec pour la même raison.Cordialement.

  2. Thierry BARONE dit :

    Je ne trouve pas l’avis préformaté « Je ne suis pas d’accord avec cette idée ». C’est dommage, quitte à débattre, il faudrait aussi pouvoir ne pas abonder dans le sens de la proposition.
    Quoi qu’il en soit, j’explique mon point de vue : je ne suis pas certain que le fonctionnement en « options » tel qu’il existait avant la réforme était vraiment idéal.
    Comme indiqué, un 1/5ieme à peine des élèves faisaient le choix d’étudier le grec ou le latin (ou assumaient le choix de leurs parents). Un fonctionnement assez élitiste en définitive.
    Puisque le latin et le grec constituent les bases de la langue française, le plus vertueux serait sans doute d’intégrer aux cours de français la possibilité pour les élèves de découvrir par l’expérience le lien entre ces langues antiques et la langue d’aujourd’hui.
    Expliquer une faute d’orthographe par l’éthymologie, mettre en évidence des racines communes et les nuances entre mots d’une même « famille », bref, faire du grec et du latin des leviers de compréhension concret du français, et non une fin en soi.
    Les plus séduits pourront toujours approfondir ces langues et civilisations à côté ou en études de lettres supérieures (et ce tant que l’on ne laissera pas aux étudiants la liberté de choisir ce qu’ils étudient au cours de leur parcours scolaire « obligatoire » -une vision de l’éducation radicalement différente de celle qui prévaut aujourd’hui mais qu’il pourrait être intéressant d’envisager. Mais ça, c’est une autre proposition…).

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