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Une nouvelle base

Réorganiser, peut-être… Surtout, redonner du sens : que ce soit l’ascenseur social, définir les apprentissages de base, clarifier les filières et les parcours, penser autrement l’orientation,… plus personne n’y comprend plus rien depuis longtemps.
L’école voulue par Jules Ferry a été une réussite complète ; plus de 80 % des gens étaient encore illettrés en 1881. Depuis, on n’a jamais tenu compte que les parents de nos élèves d’aujourd’hui et que les sources d’accès à la connaissance avaient évolué.
C’est plus que réorganiser, c’est repenser totalement l’école, ENORME chantier, mais indispensable. Nous vivotons sur un passé et nourrissons une nostalgie. Par exemple, la révolution numérique à l’école n’est qu’un changement de support d’apprentissage : qui le maîtrise ? Qui sait quoi en faire à terme (après tant de révolutions : informatiques, artistiques, technologiques,…) ? La véritable révolution éducative, ce serait d’imaginer une autre école où l’ensemble des élèves a le droit d’exister. Les différents rapports internationaux sont sans appel et ne m’étonnent pas par rapport à mon expérience : nos élèves sont moins instruits, les écarts entre les plus faibles et les plus forts ne cessent de s’accroître, les origines sociales sont déterminantes dans les cursus suivis.
Alors on « révolutionne », on met de nouveaux moyens, on crée des postes,… Mais on ne change rien !
Enfin, tout cela ne sera possible, ou plus exactement imaginable en attendant de créer un nouveau système, qu’en changeant la formation des enseignants. Heu, pardon, en créant la formation des enseignants. Quelques mois effectifs en France (voire l’apprentissage sur le tas…), environ 7 ans en Finlande. Des pans entiers de pratique pédagogique, mais aussi sociales, relationnelles, psychologiques,… sont ignorés ou traités en quelques heures. L’enfant différent n’est pas connu et on enseigne toujours la pédagogie autour de l’élève lambda que personne ne rencontre jamais ; la pratique de classe est laissée à l’expérience sur le terrain. Bref, une formation théorique qui laisse bien des enseignants démunis. Alors, bien sûr, il y a les vocations ; ça marche encore, mais ce n’est pas très responsable pour un Etat. Etre professeur, c’est un métier et comme tous les métiers, cela s’apprend.

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