Europe Défendre les intérêts européens dans le monde Archives

L’Europe est une puissance mondiale (1)

L’Europe de la défense n’a pas encore vu le jour. Mais que dire aujourd’hui de cette idée qui semble devenir un besoin indiscutable ? Car dans le monde, les menaces se multiplient : la lutte contre le terrorisme, la radicalisation des pays voisins de l’Europe en Afrique du Nord et en particulier en Lybie et en Turquie plus récemment, la faiblesse économique et sociale d’une Russie qui exacerbe son besoin d’exister sur la scène internationale et se traduit par les provocations de Vladimir Poutine sur un fond de puissance militaire, l’élection de Donald Trump qui fait de notre partenariat avec les Etats-Unis et du concept même de l’OTAN sur le plan militaires… autant d’acquis qui sont loin d’être irrévocables.

En Europe, le BREXIT, la sortie de la deuxième armée européenne de l’UE, ne doit pas diminuer l’importance de la collaboration militaire avec le Royaume Uni qui reste indispensable. Le couple franco-allemand doit retrouver un sens au delà d’être sans cesse invoqué malgré des désaccords visibles : les migrants, la Lybie (l’Allemagne n’a pas voté la résolution 1973 sur l’intervention militaire en Lybie), la stratégie en Syrie. Le rôle et même la responsabilité de la France dans un tel contexte sont incontournables pour faire progresser l’Europe de la défense et l’avancée d’une politique étrangère plus concertée. Le prochain gouvernement ne pourra pas faire l’économie d’un grand cadrage de sa politique européenne et de sa vision du monde entre son universalisme traditionnel et un « occidentalisme » plus poussé ces dernières années, jusqu’à se transformer progressivement en un axe bilatéral germano-américain. La tradition de la France d’avoir une voix indépendante et ouverte sur le monde passera par une Europe puissante comme pilier des relations avec les différentes zones géopolitiques : euro-atlantique, euro-méditerranéenne, euro-asiatique et euro-africaine. En attendant de parvenir à ce niveau ambitieux de coordination, la France devra garder sa place privilégiée au conseil de sécurité des Nations Unies avec son droit de veto (le seul représentant d’une puissance de l’UE suite au BREXIT les autres membres titulaires de ce droit étant les Etats-Unis, la Chine et la Russie) plutôt que de le supprimer pour le remplacer par un siège européen.

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