Le monde de demain sera vivable s’il est multipolaire et si nous occidentaux nous nous battons de nouveau pour le respect des droits de l’homme. Deux écueils sont à éviter absolument pour les peuples.

Le premier est de laisser le monde évoluer vers un super grand marché dominé par une superpuissance, qu’elle soit les Etats Unis ou la Chine. Nous en prenons malheureusement aujourd’hui le chemin. Nous évoluons vers un monde régi par des grands traités commerciaux imposés soit par les USA soit par la Chine. L’Occident politique s’est laissé dominer par les forces économiques. L’économique est devenu une finalité au lieu de rester un moyen. Et nous connaissons aujourd’hui un phénomène mondial de disparition de l’emploi bien payé et de paupérisation des classes moyennes qui, s’il n’est pas endigué, finira en asservissement généralisé.

Le deuxième écueil est de renoncer au combat universel pour les droits de l’homme au nom des échecs du devoir d’ingérence comme en Libye. C’est une erreur stratégique majeure. La liberté, les droits de l’homme et la démocratie sont intimement liés. Renoncer à l’un c’est renoncer aux deux autres. C’est abdiquer le meilleur de la civilisation occidentale et ce qui fait sa valeur universelle. C’est prendre le risque de connaître un jour ce que le peuple syrien connaît aujourd’hui, car toute banalisation de la barbarie dans un endroit du monde est une menace à long terme contre tous les peuples. Défendre un monde multipolaire sans renoncer à l’universalisme des droits-de-l’homme, tel est donc le véritable intérêt à long terme des peuples. Mais c’est une ligne politique terriblement complexe à tenir dans la réalité des rapports de force géopolitiques et des intérêts commerciaux à prendre en compte !