généraliser l’alternance
L’idée d’une première expérience professionnelle de 6 mois est intéressante mais pourquoi ne pas proposer plus simplement la généralisation de l’alternance à la fois comme pédagogie et comme système d’intégration professionnelle ? Et pas seulement pour les métiers manuels ou pour les professions à basse qualification.
Cela pourrait fonctionner pour pratiquement tous les métiers. Cela marche déjà pour de nombreuses professions sans que l’on le qualifie ainsi : médecins, avocats, experts-comptables ont dans leur parcours une période non négligeable alliant apprentissage et pratique professionnelle.
J’ai eu le privilège de faire partie de l’équipe qui, il y a 22 ans, dans le cadre du CESI, a créé le premier parcours en apprentissage débouchant sur un diplôme d’ingénieur. Que n’a-t-on pas entendu à l’époque : Ingénieurs au rabais, et j’en passe… Aujourd’hui la formule a fait ses preuves et s’avère même plus efficace que la voie traditionnelle en termes d’emploi, puis de progression professionnelle. Et pratiquement toutes les écoles d’ingénieurs, et les plus prestigieuses ont développé des cursus apprentissage.
Le système a aussi l’avantage de permettre une régulation beaucoup plus fine des flux de formation aux besoins réels de l’économie et une meilleure réactivité du système de formation professionnelle. On sort d’un système « poussé » vers un système « tiré ».
C’est ce qu’ont fait mes deux fils dès la sortie du bac. L’un est ingénieur aujourd’hui, l’autre le sera dans 3 ans. Ils ont de plus été autonomes financièrement dès le premier jour de leur formation et cela contribue grandement à réduire le déterminisme social. Mais cela suppose aussi, évidement, une profonde remise en cause de tout le système français de formation.
Mon expérience me permet de voir les difficultés auxquelles peuvent se heurter ce projet mais aucune, me semble-t-il, n’est insurmontable sur une cheminement de quelques années. On poursuite cette réflexion si vous le souhaitez.
Richard Lecoeur -02 35 61 06 35
Vice-président de la Commission Emploi-Formation du Ceser Normandie
Président de la commission formation du Medef Normandie
Ex Directeur des Opérations France du Groupe CESI
Bonjour,
Cette proposition détaillée et argumentée est des plus pertinentes. En effet, je pense qu’il est aussi utile de lutter contre cette dictature du diplôme à tout prix et très vite qui ne sert pas les intérêts de notre économie et de nos jeunes. Mieux vaut une bonne formation en alternance qualifiante et riche d’expérience à des diplômes destinés à meubler un cv.
La formation en alternance garantie que les études correspondent bien aux désidérata des jeunes et moins jeunes. Ce peut-être étendu à toute les générations et permettre des reconversions.
Bien sincèrement
Il me paraît iumportant de préciser que l’alternance n’est absolument pas contradictoire avec « les diplômes des écoles ». Il ne s’agit en aucun cas de formations au rabais. Je peux assurer que les jeunes ingénieurs qui sorte du CESI par apprentissage ne sont en aucun cas moins bons que les autres et que leur diplôme est très recherché par les entreprises.Un carrossier formé par l’alternance ou en lycée technique sort exactement le même CAP. Je suis bien d’accord sur l’extensibilité du dispositif à des adultes mais il faut dans cce cas veiller de près aux situations economiques.