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Europe : le « péché originel »

Historiquement, l’Europe s’est construite sur une base essentiellement sinon uniquement économique (Traité de Rome, création d’une monnaie unique) et non sur une base culturelle. C’est là ce que je nomme son « péché originel ». Car je tiens la culture pour l’élément fondateur d’une civilisation et l’opérateur essentiel d’unification des peuples la composant.
Ce « péché originel » se caractérise par un symptôme : l’absence de langue commune de communication. En quelque sorte, la monnaie commune a pris la place vide laissée par l’absence de langue commune. Or toutes les grandes civilisations n’ont pu se construire que grâce à une langue commune (ainsi de la koiné grecque, du latin ou de l’anglais U. S. A.) de communication.
Sans langue commune : pas de conscience commune. Aussi une langue commune est une nécessité. Nécessaire, certes déjà à un niveau pratique utilitaire. Si je dois aller en touriste en Pologne, Allemagne, etc., je ne vais pas apprendre chaque fois la langue locale pour comprendre ne serait-ce qu’un simple menu. De même, pour la communication entre services européens (je pense aux polices et à la lutte contre la criminalité européenne), en dehors des cercles restreints des élites maîtrisant l’anglais, l’absence de langue commune entrave la communication ordinaire. Ceci n’est d’ailleurs pas sans coûts temporels et économiques. Ainsi des multiples traductions instantanées lors des délibérations des instances européennes. Nécessaire à un niveau pratique donc mais surtout à un niveau socio-psychologique plus profond : une langue commune fonde des représentations communes qui, elles-mêmes, fondent une identité commune : en l’occurrence cette identité européenne dont l’absence aujourd’hui, dans les populations ordinaires, ruine par avance toute construction européenne.
Il ne s’agit au demeurant pas de substituer une langue commune aux langues nationales. Il s’agit de fournir une facilité de communication entre Européens.
Une langue commune donc mais laquelle ? Certes ni l’anglais (ou le français ou …) dont les difficultés linguistiques entravent les apprentissages fondamentaux (nombre d’écoliers anglais peinent à maîtriser l’anglais dans le cours de leur scolarité de base). Ni l’espéranto, dont l’absence de substrat culturel développé ne fournit pas les instruments culturels propres à développer une langue. En revanche (et c’est un psychologue spécialisé dans les apprentissages fondamentaux qui écrit ces lignes), l’italien serait un bon candidat. Ainsi est-ce la langue européenne qui, en raison de sa régularité grammaticale, suscite le moins de dyslexies socio-culturelles. Par ailleurs, son substrat culturel (littérature, musique, etc.) est suffisamment ample pour fournir les outils nécessaires à son apprentissage.
Je demande donc à ce que le MODEM se saisisse de cette idée.
Eric DROUET

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Les réponses (3)

  1. Andrée VINCENT dit :

    et pourquoi pas l’espéranto?!
    trés facile à apprendre et permettant une communication directe et immédiate entre les individus …
    solution facile à mettre en oeuvre dans toutes les écoles européennes ……
    nul besoin « d’un substrat culturel  » mais bien plus d’un langage de base commun et accessible à tous, à tous niveaux.
    proposition innovante à faire passer dans les instances européennes….

  2. Thierry MENU dit :

    Bravo pour cette idée, je la trouve importante et très originale.
    Le choix de l’italien, langue vivante héritière de la civilisation romaine concerne une large partie de l’Europe. Certes les pays nordiques pourront se sentir peu concernes par la langue italienne ou la culture d’origine romaine,mais je crois qu’il sera difficile de trouver une autre langue vivante européenne qui puisse assez facilement être adoptée par autant de peuples européens.
    A mon sens, une autre caractéristique de l’Europe devrait être que l’enseignement et la pratique de 3 a 4 langues minimum soit généralisée.
    La langue nationale, la langue officielle européenne (l’italien?), l’anglais, et pour certain la langue ou le dialecte régional. Certains devront ajouter d’autres langues, le japonais, l’arabe, le chinois, le russe…etc.

    Cela peut paraître à beaucoup comme insurmontable. Et pourtant, quand on voit comment la population européenne a amélioré sa maîtrise de langues vivantes en même pas vingt ans, c’est absolument encourageant.

    Et cela est très prometteur sur l’espoir de l’adoption d’une identité commune et culturelle européenne !

  3. François PELLETIER dit :

    Excellente idée de finir par une langue commune.
    L’Espéranto a l’avantage de la neutralité. Je n’ai aucune idée de sa diffusion véritable.
    Et il faut faire dès la crèche: j’ai deux petits enfants père anglais mère française vivant à Munich: il y a un peu de mélange à 3 et 5 ans mais ils comprennent les trois langues.

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