Économie Favoriser une agriculture soutenable Archives

Une agriculture qui s’adapte aux changements du monde

L’agriculture doit aussi s’adapter à notre monde, qui vit un changement climatique, qui connait des instabilités liées à la pauvreté, qui voit certains pays acheter des terres agricoles dans d’autres pays afin de nourrir leur population.

Mes propositions, qui font suite à « Une agriculture qui sécurise nos ressources » (8 janvier) :
– s’assurer que les productions agricoles en France sont adaptées à leur climat et terroir. Les aides accordées aux agriculteurs doivent intégrer ce critère, pour un effet dissuasif.
Exemple : éviter de faire pousser du maïs à grand renfort d’irrigations, dans un endroit trop sec ; on ne peut plus se le permettre.
– nous devons dès maintenant rechercher les nouvelles semences, les légumes, les fruits qui vont pouvoir être produits dans nos territoires, au bon endroit.
– les aides doivent intégrer le paramètre de ‘polyculture’ : la monoculture est très néfaste à l’environnement. Nous avons la chance d’avoir un pays aux multiples terroirs, nous devrions en tirer mieux parti.
– il nous faut favoriser beaucoup plus les circuits courts ; entre production, transformation, et consommation. Par exemple, pour les petits producteurs (surfaces inférieures à 30 ha par ex ?), avoir une partie de leurs revenus « sans impôts » (par ex. 10 % ?). Il faudrait que des personnes qui n’ont pas le statut d’agriculteur puissent faire de même : vendre sa petite production sur le marché local, pour des compléments de revenus (légumes, lait, fromages, …).
– augmenter progressivement les taxes sur les pesticides, fongicides, engrais … afin de financer l’évolution vers une agriculture durable.
– les écoles d’agriculture doivent intégrer dans leur programme notre ambition de protéger nos terres ; elles ne doivent plus accepter de financement des industriels.
– pour les petites exploitations, il faudrait une exemption totale des charges pour le 1er emploi, souvent celui de l’épouse. Aujourd’hui, il arrive très souvent qu’elle ne travaille pas dans l’exploitation, car pas assez de revenus / trop de charges ; sa retraite doit être assurée.
– bien sûr, toutes ces propositions concernent nos territoires d’outre-mer, dans lesquels beaucoup reste à faire pour favoriser les productions locales.

Mais finalement, la vraie difficulté est la suivante : comment convaincre de changer, des agriculteurs qui ont construit des exploitations où les surfaces sont très importantes, où la mécanisation est poussée à son maximum, où on regarde le cours ‘boursier’ d’une céréale avant de la récolter ?
Ce n’est pas simple … comment convaincre que la modernité consiste à produire sans détruire ? à produire de la qualité plutôt que de la quantité ? les instruments du monde numérique, la recherche, … doivent nous aider à opérer ces changements. Est-ce que l’INRA pourrait nous aider beaucoup plus qu’elle ne le fait aujourd’hui ? (éviter de laisser les industriels mener ces recherches, qui ne seront pas ‘neutres’ bien sûr).

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Les réponses (3)

  1. Louis GUIGUENO dit :

    Je suis d’accord avec cette contribution…Cependant force est de constater que ce sont les lobbies industriels qui orientent notre politique agricole commune (PAC)…Dès lors ce sont ceux qui sont pratiquement considérés comme des « marginaux » qui font vivre une agriculture durable qui est peu reconnue au niveau de Bruxelles…Y aura t’il un responsable politique ( un Président de la République en France) ayant le courage de mettre en oeuvre la politique agricole que nous souhaitons???…

  2. Jean-Marie Beauchataud dit :

    La série de mesures que vous proposez pour créer une agriculture adaptée au futur, indiquent implicitement, compte tenu de de votre formulation, mais clairement, un ensemble cohérent car convergeant vers un même objectif, servir les gens, l’humanité, en prenant en compte un ensemble d’exigences comme 1. développer une agriculture soutenable, donc indéfiniment durable, afin de sauvegarder la terre, la biodiversité… dont dépend notre survie, 2. adapter tout ce qui a trait aux métiers d’agriculteur, 3. ne pas oublier la santé de consommateurs…

    Dans cet esprit, j’aimerais ajouter une mesure, déjà répertoriée, celle d’interdire tous permis de construire sur les terres arables, sans exception. Il y a suffisamment de terre impropre à la culture pour y construire des villes, des usines et autres parcs de loisir. L’idée est là, elle commence à être appliquée, mais il faut cesser de tergiverser, accélérer franchement.

    Construire sur les terres arables c’est comme construire une ville et les infrastructures connexes (héliport, centrale d’épuration, usines de chauffage…), sur un magnifique bord de mer. Au final, le bord de mer n’existe plus et les personnes qui viennent y habiter choisissent cette dernière parce que c’est une ville en se moquant totalement du paysage qui était à sa place à l’origine.

    C’est comme ces vacanciers qui passent des vacances sur un bateau de croisière monstrueux, polluant au maximum, semblable à une barre de banlieue déshéritée, sans jamais voir la mer, seulement en fréquentant des espaces de détentes (restaurant, salle de sport, de spectacle…), qui pourraient être plantés sur un terrain rocheux.

    C’est déraisonnable incohérent et à terme, suicidaire.

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