Ces dernières années, les candidats de tous bords s’évertuent à critiquer notre modèle social, nos syndicats et notre Droit du Travail qui seraient des freins aux embauches et contribueraient au chômage.
La loi Travail a fait passer au premier plan les négociations d’entreprise, devant les négociations de Branches professionnelles ou nationales pour certains sujets, et créé de nombreuses « mesurettes »…
Tout cela montre une ignorance immense du monde de l’entreprise !
Ramener les négociations au niveau de l’entreprise serait souhaitable si les syndicats y étaient représentatifs et puissants, hors ce n’est pas le cas.
Par ailleurs, au niveau national, la gestion de nombreux organismes se fait historiquement de façon paritaire avec les syndicats pour le plus grand bien du pays.
Je suis ingénieur et dans les deux entreprises, appartenant à des grands groupes, où j’ai travaillé, j’ai toujours été impliqué dans la vie sociale et ait rempli tous les rôles d’élus, et je suis maintenant Délégué syndical CFE-CGC.
Je peux témoigner par mon expérience que :
– Les syndicats ne sont pas suffisamment puissants, représentatifs et divers (certains sont sous influence de la Direction) pour ramener les négociations à leur niveau, dans l’intérêt du personnel.
– Les Directions d’entreprises n’ont aucune difficulté pour réduire leurs effectifs quand c’est nécessaire, ce n’est pas le Code du Travail qui les en empêche !
– Les mesures du type CICE n’ont aucun intérêt pour les grandes entreprises qui embauchent si elles ont besoin.
Il faudrait examiner la situation des petites entreprises que je connais moins et qui ne doivent pas avoir de syndicat la plupart du temps.
Il est peut-être nécessaire de revoir certains points bien précis du Code du Travail pour simplifier des procédures mais ce n’est pas ce qui créera des emplois ; et il faut le faire en partenariat avec les syndicats nationaux réformistes.
Il faut trouver le moyen de renforcer les syndicats dans les entreprises en incitant l’ensemble du personnel à y adhérer.
Les cotisations syndicales sont déjà largement déductibles des impôts, mais certains ne paient pas d’impôt, et pour tous les autres ce n’est manifestement pas assez incitatif. Les prendre en charge à 100 % ? N’appliquer les accords d’entreprise qu’aux salariés adhérant aux syndicats qui signent ces accords comme en Allemagne ? Ce n’est pas dans notre état d’esprit.
Les cotisations seraient beaucoup plus faibles si tout le monde adhérait
Je pense que pour un parti humaniste et réformiste comme le nôtre, cela pourrait représenter un grand chantier mobilisateur pour tous les syndicats et les Directions d’entreprises modernes, ainsi que pour l’ensemble des salariés qui verraient enfin une approche positive de cette refondation : non pas casser, mais améliorer le système pour que l’ensemble de la population se l’approprie !
Une façon de nous démarquer du discours ambiant et de donner un nouveau souffle au dialogue social dans l’entreprise !