1. Laïcité : deux principes
1. – de discernement : ne pas mélanger les genres,
1. – d’attention envers les autres pour vivre ensemble, pas entre-soi.
2. Liberté de jouer au football.
3. Différents types de société.

Premier principe.

Homo sapiens a fait œuvre de discernement entre ce qui relève de la politique, de la religion, de l’art, du droit, de la philosophie, de la science… La politique n’est pas la science, l’art n’est pas la philosophie. Certains pensent l’articulation entre deux genres ; le politique peut réfléchir à la place de l’art dans la société, l’artiste proposer une œuvre engagée, le philosophe poser la question de l’influence des convictions existentielles dans l’émergence des valeurs fondatrice d’une société.

Deuxième principe.

Bien éduqué, on ne parle pas des sujets qui peuvent fâcher, choquer, blesser, tels que les convictions existentielles, la sexualité, la maladie, la mort. Pour beaucoup ces sujets intimes. On en parle qu’entre personnes consentantes. On ne viol pas l’intimité d’autrui. Dans les espaces où l’on est obligé de se rendre (administration, entreprise, voie publique…) on ne jette pas ses convictions à la figure de l’autre, on ne marque pas son territoire. Etre discret est une force intérieure. Ce principe d’attention s’applique aussi en privé. Si l’on visite un ami que les sujets religieux blessent on ne lui en parle pas, on fait attention, on prend soin de lui.

Il est possible de parler de ses convictions existentielles, mais dans des lieux, publics ou privés, où l’on est pas obligé de se rendre : par exemple entrer dans une église… ou non ; lire tel livre de conviction existentielle, ou non.

Laïcité et football

Chacun est libre de jouer au football. Mais il ne viendrait à personne l’idée d’y jouer dans un bloc opératoire. La liberté de jouer au football est organisée, civilisée. De même pour la liberté de conviction existentielle dont la laïcité est un principe d’organisation.

Société.

Il existe trois types de société (dont deux n’en sont pas).

Premier type, les ‘sociétés’ où tout le monde vit avec tout le monde, mais où la paix civile, et non la paix dans les cœurs, est obtenue par l’obligation pour tous d’adopter la conviction existentielle officielle. En fait, des sectes, des ramassis totalitaires.

Deuxième type, les ‘sociétés’ où tout un chacun est libre de croire ce qu’il veut, mais ou les gens vivent entre eux, en ghetto, en communauté, sur le mode sectaire, de la bienpensance exigée par des ‘chefs’ autoproclamés appliquant la loi du plus fort. En fait, des tribus, des sectes.

Troisième type, les sociétés où chacun est libre de croire ce qu’il veut et où tout le monde vit avec tout le monde. En fait, des sociétés. Là intervient la laïcité, discipline de savoir vivre sophistiqué, prodige de l’esprit humain permettant de combiner liberté individuelle de croire avec vivre ensemble authentique.

(08.03.2017)