Nous connaissons en France une grave crise démocratique et politique. Les citoyens se détournent de la politique, laissant le champ libre aux démagogues et populistes de tous bords.
Afin de revitaliser notre démocratie, il me semble important de réformer le Sénat, afin de construire une réelle décentralisation et re-légitimer le rôle la chambre haute de notre Parlement. Pour cela, il pourrait être intéressant de s’inspirer du modèle allemand.

L’Allemagne est un pays fédéral. Cela est du non seulement à son histoire, mais aussi à la volonté des alliés d’instaurer des contre-pouvoirs assez puissant pour empêcher une nouvelle militarisation de l’Allemagne, après la 2nde Guerre Mondiale.
Il y a donc 16 Länders outre-Rhin. Ils exercent des compétences partagées avec le niveau fédéral, comme l’économie, les transports, l’environnement ou la fiscalité. Ils ont aussi des compétences exclusives, notamment en matière d’éducation, de culture, de justice, de police. Pour cela ils sont dotés de parlements et de gouvernements régionaux.
Au niveau fédéral, ils sont représentés par le Bundesrat. Chaque Land y dispose entre 3 et 6 voix, en fonction de leur population. Ces délégations sont composées de membres des gouvernements régionaux.

En France, il pourrait être possible de synchroniser l’élection régionale avec celles des sénateurs. Les candidats aux mandats sénatoriaux seraient ainsi fléchés sur les listes, tout comme les candidats aux Conseils métropolitains lors des élections municipales.
Les délégations de sénateurs représenteraient donc la majorité régionale et auraient obligation de voter en bloc. Cela voudrait dire que les majorité régionales devront introduire une dimension nationale à leur contrat de majorité. Ainsi, ce ne seraient pas une logique partisane qui primerait au sein du Sénat, mais une logique territoriale. L’intérêt général retrouverait sa place et les sénateurs auraient une légitimité territoriale forte.
Le nombre de sénateurs par délégation serait déterminé par la taille de la population régionale.