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Où sont les penseurs du centre ? (Suite)

Le pouvoir vrai est celui qui est au service des gens, pas des caprices des dirigeants, il n’est pas la capacité de nuire. Il est plus facile de tuer que de ressusciter les morts. Le pouvoir vrai est celui de soigner et de guérir les malades et les blessés, celui de ressusciter les morts, au sens figuré et au sens propre.

Le MoDem possède une ligne directrice, la démocratie laquelle ne peut être porté que par des citoyens, autrement dit des individus libres. Etre libre s’est être en mesure de faire des choix éclairés, donc à l’aide de la raison, de sa culture, de ses connaissances. Les connaissances se transmettent et la raison s’éveille et s’entraine. Faire un choix éclairé c’est devenir responsable, être comptable de ses choix devant soi et devant les autres. C’est, enfin apprendre et savoir assumer et supporter dignement les conséquences de ses choix. La liberté n’est ni un slogan ni une pétition de principe. Elle résulte d’un ensemble de conditions et de facteurs parmi lesquels l’éducation qui permet aux enfants de devenir des êtres libres y compris en ce qui concerne les choix en matière de convictions existentielles et en ce qui concerne l’art de se libérer, autant que faire ce peu, de tous déterminismes (religieux, sociaux, culturels…).

Mais qui sont les militants, les responsables et les intellectuels qui au MoDem, travaillent et développent la doctrine politique du parti autrement que pour définir un instant après la ligne du parti ? Qui alimentent le débat sur la démocratie et la liberté des individu-e-s comme condition de l’épanouissement personnel, voire, souvent malgré les apparences, l’avènement du bonheur vrai ? Quelles sont les personnalités de la société civile se font les relais et les prescripteurs publics des préoccupations du MoDem ? Qui sont les sympathisants publics du MoDem ?

Comme esquissé en introduction, aucun parti politique ne peut résister longtemps aux ambitions personnelles – fussent-elles politiques, donc explicitement au service des droits de la personne et du bien commun -, s’il ne fonde pas sa ligne politique et son action sur des bases intellectuelles solides. Sans ligne politique fermement enracinée dans une doctrine elle-même fermement établit en raison, le chaos, le tiraillement dans tous les sens au gré des revendications individuelles, l’emportera sauf à imaginer un parti politique dont l’unité repose sur un leader incontesté en interne et tant que ledit leader n’est pas contesté.

Idée de lecture
Les irremplaçables
Cynthia Fleury
Editions Gallimard
Collection

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Les réponses (4)

  1. Michel CHAPON dit :

    Précision,
    J’ai ré-écouté, vous pouvez le faire aussi sur le site elysee.fr,
    à 7’30 du début des vœux, notre président de la République se met à parler, 7’50 à 8’10, d’Europe, et aura besoin de nous, citoyens, pour une « consultation citoyenne » sur ce que nous voulons comme Europe… avant les élelctions qui suivront

  2. Michel CHAPON dit :

    la précision ci-dessus n’a rien à voir avec un commentaire sur les réflexions de JMB sur les penseurs,
    Désolé, erreur de ma part, à effacer par les gestionnaires d’agoradem s’ils le peuvent et le veulent bien

    Les penseurs:
    Un peu d’accord mais pas tout.
    quelques mots qui font peur, du genre DOCTRINE, …. camarade…
    Les politiques doivent se recruter à mon sens chez les citoyens qui veulent servir et servir, le maître-mot que vous utilisez
    Servir à quelque chose, en ce bas monde, et servir les autres avec le désintéressement qui sied à un serviteur de collectivité (sinon c’est un prestataire). Cela doit se doubler d’une bonne carrure intellectuelle si l’on s’engage vers des responsabilités à forte influence sur sa communauté locale, nationale ou plus
    sauf s’il est le messie!!, le politique à besoin d’équipiers et d’un art consommé de l’écoute et de la synthèse perpétuelle et toujours provisoire. (On apprend, à l’école ou avec les ans, à apprendre, et plus on apprend mieux on est armé pour juger de l’immensité de son ignorance).
    Je crois comprendre que vous proposez de recruter ces équipiers chez les intellectuels et les théoriciens (doctrinaires?). Ils ne sont pas interdits, ils ne sont pas suffisants. Ils savent aligner les mots, ce n’est pas suffisant. Les équipiers, à mon sens doivent être vous et moi et chacun qui se sent entraîner par les propositions essentiellement philosophiques avec lesquelles F Bayrou sait bien jongler et faire passer, une plume à la main ou face à quelques journalistes suspicieux. humanisme…
    Chez nous adhérents ou sympathisants du MoDem, il y a une mine de compétences pointues dans chacun des domaines de la société. ces compétences nous devons les utiliser pour proposer l’évolution ou la révolution de tel ou tel pan de la législation ou de la réglementation qui régit le quotidien de chacun. Les compétences sont celles d’un fonctionnaire chargé d’appliquer les directives d’en haut, même s’il en perçoit les bévues, les imperfections, les contradictions, la gabegie. Les compétences peuvent être celles d’un acteur d’un secteur particulier de production primaire, transformation ou service, empêtré dans des règles incongrues et mal vues contre-productives. Je ne me sens pas extraordinairement vaniteux d’oser émettre des opinions dans le domaine que je me pratique, en toutes (?) connaissances de mes limites. Comprenez que je reste coi à l’écoute des patientes et pédagogiques explications des résultats de la mécanique quantique et des analyses sortant des expériences du LHCqui, si elles me passionnent ne m’amènent que questions, jamais avis.
    Les ressentis, le « feeling » ont aussi leur place quand on n’est pas hyper-spécialiste d’un sujet.
    Alors je jette des bouteilles à la mer dans agoradem ou parfois ailleurs.
    Dans agoradem, j’entends souvent un gros plouf, comme au fond d’un puits. (Je pense parfois avoir plus de lecteurs au KGB ou à la CIA qu’au MoDem quand j’écris!!)
    Il y a au Modem, un président, et une équipe dirigeante … Dans cette équipe, certains sont capables de ne pas dire que la messe, risquant parfois parfois de faire déraper la « doctrine » du « parti ». Je vais certainement interpeller quelques adeptes de l' »écologisme » pour leur demander de rester laïcs dans leur expression militante. Mon « écologisme » à moi n’est pas taillé dans le même bois, sculpté par d’autres rencontres, que je pense, plus cartésiennes et humanistes et moins obscurantistes. Construisons le commun pour le bien de tous sans vouloir imposer sa propre religion d’obligation d’interdit de gourous et grand prêtres.
    Malgré des pedigrees intéressants à bluffant, j’espère sans en être sûr que cette équipe dirigeante garde le contact, garde la modestie conférée par leur ignorance des tenants et aboutissants sur plein de sujet, pour lesquels ils peuvent avoir un avis cohérent par un bon feeling, mais ils ne restent qu’humains, avec pas guère plus de 24h dans leur journée, dont certaines moins productives que d’autres.
    Je suis un rien, vous avez peut-être en êtes vous un aux yeux de certains, mais pensez à chacune des petites fourmis qui en hésitant, au fond de la forêt, vont porter une petite brindille sur la fourmilière : bientôt ces petits riens sont devenus des bâtisseurs de pyramides !!
    L’intelligence et la cohérence de l’action est indispensable pour elles, pour nous c’est la cohérence globale de la réflexion et des programmes et projets divers à bâtir pour le futur. 15 personnes à Paris ou à Pau ne peuvent pas bâtir une fourmilière visible. SI le « pouvoir » est conféré un jour à tel maire et conseillers, communaux départementaux, régionaux ministres ou à l’Europe, il faut avoir sur chaque sujet des biscuits en magasins, des réflexions, une vision, une force de conviction avec la souplesse nécessaire car le MoDem n’est pas encore à 98 % dans chaque élection. (L’inverse de ce qu’on fait les équipes dirigeantes du PS, et écolos divers).
    Un programme n’est pas un A4 recto-verso 3 semaines avant une échéance électorales, bourré de marketing et de poncifs divers., un programme doit être une marée montante.

  3. Adrien DUFOUR dit :

    J’approuve ce qu’écrit Jean-Marie Beauchataud, il nous manque la capacité de construire et actualiser un grand corps de doctrine cohérent. C’est pourtant nécessaire à l’unité du parti et à son aptitude à servir la société ! Or, on n’entend dans l’espace public que peu de penseurs estampillés « démocrates » ou « MoDem ». À tel point que Luc Ferry ose déclarer qu' »il n’y a pas de penseurs centristes » (http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/11/29/31001-20171129ARTFIG00207-luc-ferry-il-n-y-a-pas-de-penseurs-centristes.php)

    Agoradem pourrait être une bonne plateforme pour cela, si seulement nous nous en emparions. (J’y viens moi aussi régulièrement… et j’espère rassurer Michel Chapon en lui affirmant que je ne suis pas du KGB !)

  4. Julien Maudoux dit :

    Je suis bien d’accord avec le message initial. Nous nous méfions des doctrines et des dogmes, mais il faut une ligne identifiable, surtout dans la situation actuelle. Ayant eu 18 ans peu après la presidentielle de 2007, je fais partie des personnes qui ont cru dans le MoDem malgré ses difficultés, parce qu’il s’appuyait sur une fondation solide – des démocrates-chrétiens pas toujours aussi « progressistes » que moi, mais proches des concitoyens et du terrain -, proposait un élargissement intéressant, intégrait la dimension écologique et me semblait correspondre à une sorte de synthèse républicaine.
    J’avoue que j’ai essayé de lutter contre l’ascension de Macron (je regrette malgré une certaine estime pour Juppé, maire d’une ville que j’adore, qu’il ait été présenté par le centre comme la solution, alors qu’il a rencontré l’échec, et je regrette que la proposition Bayrou n’ait pas fonctionné ensuite). J’ai mal vécu 2017. La modification du paysage politique s’est faite, mais d’une façon à mon sens très différente de ce qu’on voulait en 2007 et en 2012.
    Pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes liés à LREM qui suscite beaucoup d’interrogations de ma part.
    Notre différence même est-elle perçue, est-elle perceptible, par les concitoyens ? J’en doute. Nous avons des élus de qualité, et notre petite musique, certes, et aussi encore pour quelques temps Bayrou, avec ses nombreuses qualités mais aussi ses failles (une trop grande affection affichée pour Macron, qui pousse à des erreurs : quelle idée que d’avoir défendu Benalla il y a quelques semaines dans les médias !). Et le débat existe parmi nous, même si à mon grand regret nos députés sont tout de même avant tout les représentants de la partie la plus macron-compatible de notre famille politique.
    Mais est-ce suffisant ? Non. Il faudrait malgré les difficultés parvenir à rendre de nouveau compréhensible notre ligne. Ce n’est pas ou ce ne devrait pas être la même que LREM.
    C’est plus difficile à faire au centre qu’à droite ou qu’à gauche. La pensée centriste ou modérée, précisément, se caractérise par la mise à distance des excès ou des simplifications qu’on trouve à droite ou à gauche. Elle est moins entraînante et stimulante, certes, que les appels venant des autres bords… même si elle est à mon avis plus efficace qu’eux. Ce n’est donc pas une mince affaire, et ce d’autant plus que le centre en France souffre d’un manque de reconnaissance. En sciences politiques, il n’est devenu un objet d’étude qu’assez récemment, ce qui est révélateur en soi…

    Mais sans ce travail le risque de disparition est possible, ou de dilution dans LREM…

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