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Où sont les penseurs du centre ? 1/2

Les partis politiques sont, à certaines conditions, des corps intermédiaires indispensables au bon fonctionnement de la démocratie. Le MoDem est l’un de ces partis, structuré non comme un groupe informel mené à l’instinct par un chef autoproclamé, non comme une addition de talents agissant de manière non coordonnée, mais comme une équipe formant un tout où chacun-e assure une fonction complémentaire de celles des autres en vue de formuler une idée, une pensée, un objectif enfin, de concrétiser une politique.

Le parti LREM est faiblement structurée. Par exemple, elle manque de militants capables de répondre aux sollicitations des médias, autres corps intermédiaires, donc de faire vivre le débat public sur le plan institutionnel. Résultat, le président de la République est quotidiennement et directement interpellé par lesdits médias, alors que son rôle n’est pas de commenter ses propres décisions et actions, mais de diriger le pays.

Pour qu’un parti politique ne soit pas un outil au service des ambitions personnelles de quelques-uns – ce dont le général de Gaulle, géant de l’Histoire, était le témoin désabusé -, pour qu’il puisse débattre sur la place publique, il lui faut être structuré en ce qui concerne les missions et les compétences de chacun, du militant dit de base aux dirigeants en passant par les niveaux de responsabilité intermédiaires, et au niveau de sa ligne politique laquelle s’enracine dans un corps de doctrine « fireproof ».

La définition d’une doctrine en amont de la définition d’une ligne politique, s’appuie sur le travail des « équipiers » dont c’est le rôle : penseurs, intellectuels, théoriciens, lesquels s’appuient sur les travaux d’intellectuels engagés politiquement au sens étymologique du terme politique, sinon au sens partisan, et d’autres.

Le Parti socialiste a sabordé délibérément son organisation. A partir des municipales de 2001, ses dirigeants s’en sont servis comme d’une marque prestigieuse, pourvoyeuse de voix sans peine, au service d’ambitions certes politiques, mais personnelles. Les militants, et les intellectuels ont été cantonné respectivement à des activités de petites mains et de faire-valoir. Le Bureau réfléchit, décide, ordonne, les militants tractent, les intellectuels, les artistes, les femmes et les hommes de culture classé-e-s à gauche, jouent les camelots.

Le Parti socialiste n’a plus d’idéologie – ce qui n’est pas un mal si l’on pose qu’une idéologie est une doctrine pervertie car abusivement parée d’une pseudo valeur scientifique -, il n’a plus non plus de doctrine et à terme plus de ligne politique construite pour être solide – dans le temps et les tempêtes d’un réel qui bouscule et cogne sans cesse -, claire – pour les citoyens et autres électeurs puisent se l’approprier, et pragmatique – pour in fine transformer le réel suivant une perspective stable, celle qui fait l’identité dudit parti -, en choisissant les moyens pertinents à la conquête et à l’exercice du pouvoir.

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