Société Respecter les choix éthiques de chacun Archives

Colonisation, Sale guerre et devoir de mémoire

La période de la présence française en Algérie (1830-1962) recouvre, schématiquement, deux réalités distinctes : le fait colonial d’une part, la Guerre d’Algérie – la Sale guerre – d’autre part. (Il faudrait étudier l’impact éventuel de ces deux réalités l’une sur l’autre).

Concernant la Sale Guerre

Il est incontestable que la France officielle – différente des français -, est coupable de très nombreuses exactions diverses et variée commises en Algérie : massacres, tortures, exécutions arbitraires et autres crimes odieux qui crient réparation sur les plans moral et politique.

Concernant la colonisation

Trois réalités rendent difficile tout travail de mémoire par les chefs d’Etat français successifs.

Premier fait, l’histoire de l’humanité est une vaste affaire de colonisation. D’abord, évidement, colonisation de terres vierges de toute présence d’Homo sapiens sapiens. Puis conquêtes de terres par des colons au détriment des colons précédents. Ce n’est que très récemment qu’un certain type de société – les sociétés humanistes, démocratiques -, se posent la question de la légitimité de la colonisation et concluent qu’elle est un mode d’appropriation des territoires déjà habités (occupés ?) comme moralement inacceptable et politiquement contre-productif.

Deuxième fait, le manque d’intérêt des français pour l’Algérie, française ou non. Ces derniers étaient habitués au fait que la France possédait un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais, un empire décidé par le pouvoir central, sans eux. Une colonisation de civilisation. La France s’était donnée pour mission d’apporter les biens faits de du monde moderne (éducation, santé, administration) aux peuples de la Terre, souvent avec une arrogance difficile à vivre pour les autochtones victimes, entre autres, du phénomène « petits-blancs ».

Troisième fait, savoir à qui présenter des excuses, à qui demander pardon… Aux peuples autochtones ou aux colons qui occupent l’Afrique du Nord depuis plus de mille ans et qui ont imposés leur culture en remplacement de celle des autochtones ? Il serait choquant pour tout citoyen logique de demander pardon d’un acte (la colonisation) à des personnes qui commettent ce même acte depuis bien avant la France et qui continueront bien après la France.

Le Chef de l’Etat algérien, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, affirmait : « « Le partenariat d’exception », dont l’Algérie et la France ont engagé la construction depuis la visite à Alger fin 2012 du président français François Hollande, « gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l’Histoire. » » (Message diffusé par l’agence de presse officielle algérienne APS. 2017).

Oui ! Tout travail de mémoire doit être fondé sur des faits historiques, sans en omettre aucun afin d’éviter tous malentendus qui ne manqueraient pas de surgir tôt ou tard. On ne construit rien, encore moins l’Histoire, sur des mensonges y compris par omission et/ou par ignorance.

Nous avons besoin de votre avis

Les réponses (0)

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire