Je suis à peu près convaincu que ceux qui réclament à cors et à cris des référenda à tout va sont les mêmes qui s’abstiennent quand on leur demande de voter. Le référendum ne peut pas devenir une nouvelle mode du coup d’Etat permanent.

Jacques Chirac est un Dom Juan de la politique. Le héros de Molière préférait conquérir les femmes que les aimer ; Jacque Chirac préférait les campagnes électorales à l’exercice du pouvoir. Il a joué à la loterie référendaire l’avenir de l’Europe en 2005, dans le seul but de diviser le Parti Socialiste. Objectif atteint au-delà de toute espérance : tous les partis se sont déchirés, et le non l’a emporté. Nos amis allemands, chez qui le référendum est si je ne m’abuse interdit depuis un certain moustachu hystérique, ont dû avoir une bien piètre idée de notre classe politique.

Le référendum est toujours l’arme de ceux qui contestent la démocratie représentative, un système qui n’est pas sans défauts, mais a l’immense mérite d’exister.