Faut-il élire les gilets jaunes sur les ronds-points ?
En constatant que des gilets jaunes sur des ronds-points, sans mandat autre que celui qu’ils se sont conféré, sans corpus d’idée cohérent et structuré auquel tous adhèreraient, sans expression structurée d’une pensée commune, ont pu faire modifier l’arsenal législatif et règlementaire français, il se pose la question de leur rôle. Historiquement, il revenait aux députés et aux sénateurs, revêtus de la légitimité que leur donnait leur élection (le mode de suffrage a varié dans le temps) de proposer des textes constituant un pacte social national auquel était contraint d’adhérent tout habitant de France. Maintenant, les gilets jaunes ont démontré qu’il suffit d’un groupe rendu visible par la médiatisation de leur présence, pour faire bouger le système légal français, sans analyse argumentée, factuelle, raisonnée, des demandes. Il n’est plus besoin de présenter un budget équilibré pour ordonnancer des dépenses. Il n’est plus nécessaire de constituer le Produit Intérieur pour le consommer. La primauté de l’immédiat l’emporte sur la raison de la vision cohérente à moyen et long terme. Les députés et sénateurs apparaissent comme les acteurs animant de simples chambres d’enregistrement de décision prises après écoute des ronds-points. Faut-il aller au bout du raisonnement et remplacer les 2 chambres par des agora sur les ronds-points avec élection des tribuns qui s’exprimeront et seront écoutés du pouvoir central ?
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