La démocratie et la citoyenneté Confiance dans les institutions

Le mode d’élection du président de la République

En 2017, nous avons eu non pas 2 élections (législatives et présidentielles) mais au bas mot 10. 2 tours pour chacune des primaires du Parti Socialiste, des Républicains, d’Europe Ecologie, 2 tours pour les présidentielles, 2 tours pour les législatives. Et j’en oublie sûrement.

Un tel système favorise tout sauf le consensus : comment imaginer ensuite que les élus, après avoir dû marquer leurs différences, puissent être acceptés comme représentants de toute la nation ? Le summum en la matière a été Donald Trump, qui s’est voulu au soir de son élection président de tous les américains, après avoir mené campagne sur des énormités.

Un tel système est également dangereux, comme le 21 avril 2002 l’a montré. Car il y a pire qu’un affrontement Chirac / Le Pen : un affrontement Laguillier / Le Pen. Ou Le Pen / Mélanchon. Moi, en pareil cas, je ne voterais pas. Or rien dans le mode de scrutin n’a changé depuis 2002. Pourquoi ne pas imposer non pas 500 mais 2000 signatures ? Avec 40 000 élus locaux en France, ça laisse la place pour 20 candidats ! Pourquoi ne pas permettre à tous ceux qui ont plus de 20 % de se maintenir au second tour (avec une règle précisant ce qui se passe si aucun n’atteint 20 %, ce qui est tout à fait imaginable : il faut toujours se méfier des statistiques et envisager tous les cas mathématiquement possibles). Pourquoi ne pas avoir une élection à un seul tour, celui qui a le plus de voix l’emportant ? C’est à peu près le mode de scrutin britannique, et qui oserait dire que le Royaume-Uni n’est pas une démocratie ? Pourquoi ne pas revenir sur l’élection au suffrage universel ? Les périodes de cohabitation ont parfaitement montré qu’alors le roi est nu, et ne sert plus à grand chose.

Comme l’a dit Michel Rocard, l’élection du président de la Rpublique au suffrage universel n’est pas la solution : elle est le problème. Elle met dans la tête des gens qu’il y a un homme providentiel (pour Charles De Gaulle, soit ; mais les autres ? ), alors que le pouvoir exécutif, dans les textes, et c’est vérifié en période de cohabitation, est issu du parlement. Je rappelle d’ailleurs que RIEN ne m’empêche de voter pour 2 partis opposés aux législatives et aux présidentielles.

Je voudrais conclure sur la confiance dans les institutions. Un des premiers devoirs en démocratie, c’est le respect des textes et en particulier des échéances. Or, en 2007, il aurait dû y avoir des élections municipales, et de bons esprits ont jugé (sur la foi de quoi ? ) que nous ne pouvions pas voter pour des présidentielles, des législatives et des européennes la même année, et qu’il valait mieux prolonger d’un an le mandat des maires, ce dont je n’ai évidemment pas été informé quand j’ai voté en 2001 ! On aurait aussi bien pu réduire d’un an celui des députés ou du président, après tout !

Autre exemple, l’inversion du calendrier : là encore, il a été jugé anormal d’élire l’assemblée avant le parlement : au nom de quoi ?

Nous avons besoin de votre avis

Les réponses (0)

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire