Conseil national du MoDem : quelle ligne politique après les gilets jaunes ? suite 1
La question démocratique est à mon avis la plus facile à traiter pour le MoDem. Je propose pour ma part que le MoDem exige d’abord la réparation de notre démocratie représentative nationale. Depuis des années, F. Bayrou, le MoDem et les centristes réclament la prise en compte des votes blancs, l’introduction d’une dose de proportionnelle, etc…Il nous faut aller plus loin dans cette grande réparation de la démocratie représentative et revenir sur le quinquennat et le calendrier électoral pour rendre son autonomie à une Assemblée nationale trop asservie au pouvoir exécutif. Faut-il élargir le champ d’application du référendum d’initiative citoyenne ? pour ma part j’y suis favorable en ayant regardé de près ce qui se passe en Italie, en Suisse et dans les grands Etats américains (Californie, etc…), tous terrains d’application du fameux RIC et à la condition expresse de ne pas détricoter l’architecture de la 5ème République. Mais de ce côté-là, le MoDem est bien placé pour produire cette ligne faite de subsidiarité et en final de confiance au suffrage universel.
J’ai, par contre, pleinement conscience de la difficulté pour le MoDem de faire émerger une ligne politique fiscale à la fois fidèle à ce que nous sommes et « post gilets jaunes ».
La difficulté est d’abord une difficulté de fond, bien identifiée, de définir une politique fiscale exigeante, mais non confiscatoire, pour les plus riches de nos concitoyens dans une économie mondialisée. On connait la critique par cœur, celle de la mobilité des riches et la perte de substance fiscale qu’entrainerait leur fuite hors du territoire national. Je suis pourtant favorable à la mise en place d’une telle politique avec la (re)mise en place d’un impôt sur le capital (ISF ou un autre si l’ISF avait trop de tares congénitales), à la promotion extrêmement énergique d’une politique de fermeture des paradis fiscaux à l’intérieur de l’Union Européenne et de transfert de l’impôt sur les sociétés le plus rapidement possible à l’Union européenne, notamment pour l’harmoniser autour d’un taux unique européen.
Mais ne nous cachons pas la réalité, la difficulté est aussi politique, le président de la République ayant à priori fermé la porte à un retour à l’ISF. Le MoDem peut-il porter, sur certains points majeurs, et en tant que parti, des positions différentes de celles du président de la République ?
Question à laquelle il faudra bien répondre au terme de cette crise et du grand débat national.
Le MoDem faisait plaisir à voir samedi. Deuxième pilier incontournable de la majorité présidentielle, il est redevenu un acteur majeur de notre politique nationale.
A ce titre, il doit impérativement être au rendez-vous de la fin du grand débat national et pour cela, il devra avoir construit et fait adopter en son sein un projet politique « post Gilets jaunes ». (suite mail n°1)
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