1. Constat
– Dans les pays où le vote n’est pas obligatoire, contrairement à l’absentéisme (« j’m’enfoutisme »), le vote blanc procède d’une démarche civique : « je vote, mais ne suis d’accord avec aucun des candidats ».
– En Europe occidentale, le vote blanc est pris en compte pour certaines élections en Espagne, Pays-Bas, Suède et Suisse.
– La Russie (1991-2006) a introduit dans ses consultations le bulletin « contre tous », qui n’a jamais obtenu plus de 4,8 % des voix aux élections fédérales.
2. Préconisations pour la France
Pour ma part, je préconise les solutions suivantes :
Scrutin uninominal majoritaire (1er tour) : Prise en compte du vote blanc (pour le calcul de la majorité absolue).
Scrutin uninominal majoritaire (2nd tour) : Election à la majorité relative. Prise en compte du vote blanc. Election invalidée si le vote blanc est égal ou est supérieur au vote du 2e (ou 3e en cas de triangulaires) candidat.
Scrutin de liste à la proportionnelle : Prise en compte du vote blanc, en cas d’existence d’un seuil, que pour déterminer si une liste est éligible. Pas pour la répartition des sièges. Pas d’invalidation, quel que soit le score des votes blancs.
Référendum : Majorité absolue avec prise en compte du vote blanc. Il faut cependant que la question posée le soit clairement. C’est pourquoi je préconise
– soit que les textes législatifs le définissent (par exemple pour une modification OUI>[NON+blancs] (on ne modifie un texte que s’il y a une majorité de OUI, le blanc voulant dire que la situation présente est acceptable) et pour une nouveauté NON>[OUI+blanc] (on n’introduit pas la nouveauté si le NON l’emporte, qui ne dit mot consent) ;
– soit que la proposition mise en référendum mentionne explicitement l’approche ci-dessus (blancs comptabilisés dans les OUI, dans les NON, ou si c’est la majorité relative qui l’emporte).
En cas d’un vote blanc supérieur ou égal à une des options proposées, le référendum est invalidé et on en reste au statu-quo.