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Inflation : un « tsunami »

Texte de M Sébastien Alix conseil municipal et trésorier du Modem 44
Des conserves de légumes en hausse de 17 %, un café 10 % plus cher, une augmentation semblable pour les féculents, et une explosion du prix des croquettes pour animaux à + 41 %. L’inflation qui a atteint 6,2 % sur un an au mois d’octobre, ne va pas ralentir ces prochains mois selon Michel-Edouard Leclerc, président des Centres E. Leclerc. Pour 2023 « toutes les augmentations sont au-dessus de deux chiffres . Si on laisse passer ça, c’est un tsunami ». « On doit se mettre en mode combat pour éviter de taper les Français avec un mur d’inflation. Il n’est pas possible d’accepter des hausses d’anticipation » des industriels a déclaré le patron des magasins E. Leclerc, reconnaissant l’inquiétude et les incertitudes auxquelles ils doivent faire face en matière de dépenses énergétiques.
Le pire est-il à venir pour le porte-monnaie des Français ? Le même jour, le ministre de l’Économie s’est montré rassurant sur l’évolution des prix en 2023. « Nous n’aurons pas d’inflation à deux chiffres sur l’ensemble des produits français » l’an prochain, a estimé Bruno Le Maire. « Toute notre politique vise à ce qu’en 2023, l’inflation reflue. Ça reste notre hypothèse centrale de travail », a-t-il ajouté, soulignant que « l’inflation à deux chiffres existe déjà pour les produits alimentaires ». D’après un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) dévoilé le 6 novembre dernier, « certains produits alimentaires ont connu des hausses de prix particulièrement élevées avec par exemple + 60 % pour les huiles, + 22 % pour la farine, + 20 % pour les pâtes et + 16 % pour la volaille » sur un an. L’inflation reste à un niveau « très élevé » et « c’est extraordinairement difficile pour tous nos compatriotes », a reconnu le patron de Bercy. Il a cependant vanté les mérites des dispositifs gouvernementaux visant à limiter cette hausse, en particulier sur l’électricité et le gaz.
Une énergie néanmoins toujours plus chère et qui est devenue la grande préoccupation des élus réunis au Salon des maires de France. Le sujet devrait d’ailleurs s’inviter dans les discussions avec le chef de l’Etat qui a prévu une déambulation parmi les stands ce mercredi après-midi. Quand du côté des associations d’aide alimentaire, on tire également la sonnette d’alarme. Ainsi alors que la 38e campagne des Restos du Cœur s’est ouverte mardi, son patron Patrice Douret dit faire face à une « situation jamais connue » avec « une augmentation de 12 % des personnes inscrites et accueillies depuis avril dernier ». Avec la hausse des prix, le nombre de bénéficiaires a gonflé.
Parmi eux, on trouve souvent des étudiants, travailleurs pauvres, des familles avec des jeunes enfants. L’aide alimentaire concernerait désormais entre 3,2 et 3,5 millions de personnes.

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