Société et solidarités Retraites

Contribution Herblinoise 2/3

Et en réponse simpliste, les oppositions se sont toujours focalisées uniquement sur l’âge de départ. Enfin, puisque M. Darmanin souhaite proposer un nouveau projet de loi « immigration », il serait pertinent qu’il ne la décorrèle pas du dossier des retraites. Car tout est lié, évidemment.
En second lieu : un système de retraite par répartition est financé par les cotisations des actifs en emploi. En 2021, le système de retraite tous régimes confondus a été excédentaire de près de 900 millions d’euros. On parle sans arrêt dans toutes les communications gouvernementales comme de l’opposition, DU système des retraites, oubliant que ce sont DES systèmes différents qui existent. Avec des différences de gestion par le public et par le privé. Et comment peut-on vouloir traiter de la même manière les régimes des agriculteurs, des chefs d’entreprises, des cheminots, etc…
Coté privé, la Caisse nationale d’assurance vieillesse gère la retraite de base des salariés du secteur privé, des travailleurs indépendants, des contractuels de droit public et des artistes-auteurs, ainsi que la retraite complémentaire des travailleurs indépendants. Les salariés du privé ont aussi obligatoirement une retraite complémentaire qui est gérée par les partenaires sociaux, c’est-à-dire les syndicats patronaux et les syndicats de salariés. Cette caisse connue sous le nom de l’ARGIC –ARCO a plus de 70 milliards de réserve, n’a pas un emprunt, n’a pas une dette. Pas d’inquiétude à avoir pendant 15 ou 20 ans. Ce ne sera plus assuré, si on ne fait pas un remplacement générationnel. Cela montre clairement que le paritarisme entre syndicats patronaux et de salariés fonctionne bien depuis déjà 75 ans.
Côté public ce n’est pas tout à fait la même musique et certains régimes sont structurellement déficitaires. Les règles appliquées aux fonctionnaires présentent trois différences essentielles par rapport à celles du régime général :
-le salaire de référence est celui des six derniers mois au lieu de la moyenne des 25 meilleures années, les primes sont exclues, les fonctionnaires « actifs » peuvent prendre leur retraite plus tôt avec des durées de cotisation souvent bonifiées.
L’exemple d’une infirmière est parlant : deux infirmières toutes les deux nées en 1960, commençant leurs carrières en 1983, l’une dans le public, l’autre dans le privé, ayant le même diplôme, le même déroulé de carrière, le même nombre d’enfants, celle du public partira 18 mois plus tôt que celle du privé avec une retraite à taux de plein et gagnera 698€ de plus par mois. Qu’est-ce qui justifie cela alors qu’elles font le même métier ? Rien.
Mais comme le montrent les travaux du COR sur ce sujet, comparer le bilan du privé et du public n’a guère de sens en raison de la différence de nature entre les cotisations des employeurs privés et publics. Je ne rentrerai pas dans les détails ici.

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