Le travail ça sert à quelque chose

Le travail, ça sert à quelque chose : on ne peut plus raisonner comme il y a seulement dix ans, en disant qu’un retraité prend le travail d’un jeune. C’est un argument qu’il faut absolument démonter, parce qu’il est faux et qu’il met les gens en fin de carrière dans une situation moralement difficile. Décontenancé par la double culpabilisation : tu n’est plus dans le coup, tu prends la place d’un jeune, ces arguments de comptoir font mal à notre société. Ce discours impose le travail comme une exploitation, une aliénation, au détriment de l’utilité qui lui donne du sens et de la générosité qui en fait sa valeur. Ce monde où il n’y a pas de travail est fini (à supposer qu’il ait existé). Santé, bâtiment, restauration, éducation partout les têtes et les bras manquent. La transition vers une société bas carbone : réparer, relocaliser, circuits courts… chaque mutation demande des têtes et des bras supplémentaires. Comment fonctionner si, dans tous les secteurs, les actifs manquent ? La question des besoins est aussi importante que la questions financière, personne n’aborde ce sujet. Il est vrai qu’il est un peu tard. Malheureusement, actuellement le matraquage des oppositions ne permet plus d’introduire un tel discours, François l’a un peu évoqué dans ces interview, mais çà n’a pas imprimé. Quel dommage que nous n’ayons pas abordé ce sujet plus tôt.