Société et solidarités Retraites

1er mai : pas de muguet pour M. TRAVERT 2/4

Il faudra également effectuer 15 à 20 heures d’activités obligatoires : des immersions d’entreprises, des stages, de la formation pour pouvoir se former à un métier ou pour passer le permis de conduire. Tout ce qui contribue à faire en sorte que la personne reprenne confiance en elle, qu’elle se forme et qu’elle retrouve un emploi. » assure le Monsieur France Travail Thibaut GUILLUY, Haut-commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises.

Oui mais voilà.

Premièrement, le RSA est un revenu de solidarité, un minima social conçu pour assurer à chacun un moyen de subsistance. Le conditionner reste problématique. Ses objectifs s’articulent autour de 3 axes : lutter contre la pauvreté, rendre lisible le système de solidarité nationale et inciter les personnes à la reprise d’une activité. Mais il faut rappeler que le taux de non-recours au droit est de 40 % en France et que l’une des raisons analysée par l’ODENOR (Observatoire des Non-Recours aux Droits et Services) est la non-demande : « Elle surgit notamment lorsque l’offre impose des conditions de comportements qui paraissent irréalisables ou inacceptables. Une conditionnalité qui demande aux destinataires de démontrer leur autonomie et responsabilité, véhicule des modèles de « l’accomplissement de soi ». Ces modèles sont difficilement accessibles pour certains, tant pour des raisons sociales, économiques et psychologiques, que pour des raisons morales ou politiques. En particulier, le principe de l’activation, avec ce qu’il suppose comme engagements à respecter, peut susciter : une non-demande par dénigrement de ses propres capacités, une non-demande par découragement devant la complexité de l’accès, ou encore une non-demande par non-adhésion aux principes de l’offre. » Il faut donc rester vigilant : conditionner le RSA à un comportement attendu mais difficilement accessible pour certains des allocataires ne va-t-il pas dériver vers une augmentation de la non-demande ? Et ainsi rendre encore plus invisibles ces personnes déjà fragiles. Deuxièmement, l’accompagnement renforcé va demander de très nombreuses embauches de personnels. Renforcer l’accompagnement est primordial car aujourd’hui le délai des rendez-vous est trop élastique et leur nombre trop faible. Mais selon la DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement), 64 000 postes sont vacants dans le social et le médico-social ; les secteurs du social, de l’insertion connaissent de très grosses difficultés de recrutement (conditions de travail, reconnaissance, salaires, complexité des problématiques et des publics). Le premier travail à mener est donc de redonner du sens à ces métiers de l’accompagnement -car c’est l’essence même de leur attractivité- et de revaloriser les conditions de travail. Car sans travailleurs, l’intention a beau être belle, elle est difficilement réalisable. A moins de mettre une pression supplémentaire sur les personnels.

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