Société et solidarités Retraites

1er mai : pas de muguet pour M. TRAVERT 3/5

Nous conseillons à certains de lire des bilans d’analyse des pratiques des travailleurs sociaux. Ils y verraient la souffrance au travail et la pénibilité. C’est inquiétant. Troisièmement, renforcer l’accompagnement pour lever les freins à la reprise d’emploi, inciter les personnes à la reprise d’une activité, c’est bien, encore faut-il que les politiques publiques qui accompagnent l’intention suivent. Sinon c’est un vœu pieu. Prenons la politique d’industrialisation de la France. Il va sans dire que la désindustrialisation de notre pays s’accélère depuis une bonne quinzaine d’années. L’audition d’Arnaud MONTEBOURG en 2023 par l’Assemblée Nationale lors de la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique de la France est instructive : Arcelor, Péchiney, Alstom, Technip, Lafarge, Alcatel, Essilor. « Il faut se réveiller ! » dit-il. Certaines régions ne s’en remettent pas. De même, la balance commerciale de notre pays est déficitaire de manière chronique depuis 20 ans. Et les chiffres du chômage aujourd’hui cachent la précarisation du monde du travail. Citons pour illustrer une étude du COMPAS sur la place du travail dans les quartiers prioritaires. Elle montre que « 55 % des revenus des habitants des QPV sont issus du travail contre 23 % des prestations sociales, logement ou familiales. Pour 1 euro perçu, 2.4 euros proviennent du travail. » Elle note aussi que « les jeunes sont surreprésentés dans les métiers « ubérisés », (…) que les habitants sont les principales victimes de la déqualification et du temps partiel (femmes). Enfin la prime d’activité est proportionnellement plus forte dans les quartiers que dans les autres territoires. En résumé, les habitants des QPV ne vivent pas des prestations mais avant tout d’un travail qui est souvent dur, exigeant et peu rémunérateur. ». Comment ne pas faire le lien ici avec le niveau de l’école et de l’université en France aujourd’hui. Une catastrophe. Les entreprises doivent baisser leurs exigences : elles disent ne pas avoir le choix. Alors lutter contre le chômage, ça ne commence pas à l’inscription chez Pôle Emploi, ça commence avant tout à l’école. Et quelle politique publique de l’éducation est mise en place ? Il faut reconnaître que les mesures concernant l’apprentissage activées par le gouvernement sont efficaces et intéressantes mais elles ne pallient pas les manques dès l’apprentissage de la lecture et des mathématiques. Quant à la bonne intention de vouloir que toutes les personnes handicapées aient accès à l’emploi, nous répondrons que l’Etat devrait déjà montrer l’exemple et permettre à tous les enfants handicapés d’accéder à l’école et aux études supérieures. Prenons maintenant l’exemple d’un des freins à l’emploi identifiés auprès des publics fragiles et privés d’emploi : l’accès au logement. Comment faire pour solutionner ce problème quand on sait que près de 2,3 millions de ménages français seraient dans l’attente d’un logement social ?

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