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Qualité des soins et Dossier Médical Partagé

Sur la qualité, il faut garder à l’esprit que la santé va au delà de la production de soins. Cela semble être une opinion acquise mais dans les faits il faut renforcer les mesures de prévention, de diagnostic précoce, de bien être, de nutrition, d’information… qui sont indispensables.

Ensuite, il faut reconnaitre la production de soins comme un domaine d’innovation technologique prioritaire et compétitif que ce soit l’imagerie ou le matériel médical, la biologie moléculaire et la génétique, la chirurgie et la robotique, les techniques de radiothérapie et bien sûr les essais cliniques sur les médicaments. Le patient français doit avoir accès aussi tôt que possible aux innovations thérapeutiques et cela passera par une attention prioritaire au processus d’évaluation de la valeur de ces innovations par rapport au bénéfice attendu et obtenu. En effet, face au défi des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabètes, asthme et allergies, dépression et maintenant de plus en plus le cancer), il faudra mettre en place, comme c’est le cas dans d’autres pays, des indicateurs de performance sur la qualité.

Faire évoluer le système autour de ces objectifs et passer d’une mesure de l’activité à une mesure du bénéfice patient, donc de la performance des soins, est sans doute plus facile à dire qu’à faire. Le partage des données une fois de plus est un enjeu important pour aller dans ce sens et favoriser la prévention, la qualité, la continuité et la prise en charge coordonnée des soins, éviter les analyses ou les examens redondants, et pour suivre, mesurer et donc évaluer le parcours de soins du malade. Créé par la loi du 13 août 2004, le « dossier médical personnel » (DMP) devenu « dossier médical partagé » n’a jamais été généralisé et a pourtant couté 500 millions d’euros entre 2004 et 2014. La loi de modernisation de 2016 l’a refondé et a lancé un programme de déploiement sur 9 départements en décembre 2016 avec un objectif de généralisation d’ici 2018. C’est une réelle avancée qui devra non seulement être suivie mais accompagnée d’une méthodologie rigoureuse d’évaluation des gains de performance pour les patients dans leurs parcours de soins et pour la capacité du DMP généralisé à contribuer à des économies pour l’assurance maladie.

Dossier médical personnel : 500 millions d’euros pour 418.011 dossiers. Le Parisien, AFP, 4 janvier 2014. http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/dossier-medical-personnel-500-millions-d-euros-pour-418-011-dossiers-04-01-2014-3461813.php

Un dossier médical partagé pour tous les Français en 2018. Pourquoi Docteur ? Julien Prioux. 16 octobre 2015. http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/12492-Un-dossier-medical-partage-pour-tous-les-Francais-en-2018

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Les réponses (2)

  1. Benoît FRIMON RICHARD dit :

    « des indicateurs de performance sur la qualité »
    Ils existent. Lors de la mise sur le marché d’un médicament, on évalue l’efficacité du médicament mais aussi son efficience (bénéfice-prix), c’est la HAS qui nomme le CEPS je crois pour analyser ces paramètres.

    Pour contribuer au débat, à la différence de la France, la Grande-Bretagne a mis en place une somme théorique rigide, si l’efficience dépasse les 30 000 livres, le médicaments est refusé. (je ne soutiens évidement pas cette mesure).

    Pour ce qui est du dossier médical, « suivie mais accompagnée d’une méthodologie rigoureuse d’évaluation des gains de performance », une première évaluation existe, celle du dossier pharmaceutique (mis en place bien plus facilement), il a montré son efficacité. On peut donc supposer l’efficacité probable du dossier médical.

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