Mais qui parle des 13 millions de pauvres de notre pays, les ouvriers, les petits artisans, les agriculteurs, les chômeurs, les jeunes entrants sur le marché du travail, les femmes et hommes ayant un emploi précaire ? Qui parle de la manière de résorber ce problème des inégalités croissantes dans notre pays ? Aucun des candidats déclarés de droite, de gauche et des extrêmes pour l’instant.

Ne voient-ils donc pas que depuis des dizaines d’années les inégalités se creusent. On le constate à tous les âges avec un effet de corrélation. En effet plus les inégalités se creusent au niveau de l’éducation plus les inégalités se retrouvent au niveau du travail comme celle du salaire des femmes, celle de la discrimination à l’embauche, celle de la précarité de l’emploi. La qualité de la vie au travail se dégrade dans les entreprises où le dialogue social est absent. Même les employeurs souffrent d’un manque d’écoute dans les collectifs d’entreprise. Le candidat Fillion veut assouplir les conditions d’embauche et de licenciement des employeurs mais quid des employés licenciés dans les catégories peu favorisées ? Pas de réponse. Les gens doivent être formés car sinon son idée est contre productive. La formation est essentielle. Il faut prévoir la mutation de l’emploi dans l’entreprise.

De plus trop de gens sortent du système éducatif sans qualification. L’école publique est aujourd’hui un vecteur puissant d’inégalité sociale au contraire de sa mission première. Il est urgent de mettre le paquet sur les décrocheurs et cela dès le CP, les enfants pauvres doivent accéder à la pédagogie moderne, il faut privilégier les formations d’alternance dès le collège en arrêtant de dire qu’un enfant qui ne va pas en fac est un enfant qui n’a pas réussi sa scolarité. Beaucoup d’ingénieurs et de cadres d’entreprise sont passés par des trajectoires autres que l’université. Les métiers manuels doivent être revalorisés car ils sont sources d’emplois stables et bien payés.

Une autre inégalité est l’accès à la santé. Beaucoup de gens n’ont pas accès aux soins faute de moyens. Pourquoi ne pas créer une allocation sociale unique qui engloberait toutes les aides sociales multiples et qui réduirait les inégalités vis à vis des droits de chacun. Le mal-logement est également une source d’inégalité, il faut permettre aux collectivités locales de lancer à leur échelle des plans d’investissement en matière de logement ainsi que dans le développement des énergies renouvelables qui doivent permettre aux citoyens de voir leur facture énergétique diminuée.

A toutes ces questions, les candidats n’en disent rien et restent sur des dogmes stéréotypés qui ne visent qu’à diviser les Français ou les enfermer dans un camp droite/gauche/extrême. Ce combat de polichinelle lasse les Français de l’action politique qui doit répondre à leur problème quotidien. Ils auraient alors des chances d’avoir un peu plus de crédit à leurs yeux.