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Lutter contre la financiarisation, frein à la croissance et source d’inégalités

Cher Monsieur Bayrou,
Vous avez animé le Forum « Inégalités et croissance » le 15/12/16.
Je partage votre idée selon laquelle l’augmentation des inégalités crée des angoisses qui nuisent à la croissance et déstabilisent les démocraties.
Elle provient des mécanismes de financiarisation de l’économie générés par une culture de l’aversion au risque, incarnée par les pratiques associées au taux d’intérêt, source de crises systémiques, obstacle à un ajustement automatique optimisé des allocations de ressources.
Vous avez interpelé sur la politique monétaire généreuse (QE) appliquée par la BCE. Personne n’a rebondi.
Sur mon site « ordody.canalblog.com », rubrique « Financement 4P, présentation 2016… » mise en ligne le 03/01/17, atteignables aussi en faisant une recherche sur « Financement 4P », j’en fais, dans une présentation et un document à commenter, un bilan plutôt négatif car :
1) la politique de rachat de la BCE ne porte que sur des bons actifs,
2) le risque final sur les mauvais actifs reste logé dans les banques,
3) les banques constituent des fonds propres additionnels pour respecter les normes réglementaires alors que le marché en exige des rémunérations démesurées ; cantonnées aux meilleurs risques résiduels, elles réduisent leurs personnels pour augmenter leur rentabilité.
Ainsi, les banques n’assurent plus leur mission de service public de transmission du financement de l’économie. Les acteurs économiques freinent l’investissement. La croissance reste faible, la déflation perdure.
J’avance un mode d’intermédiation financière alternatif fondé sur le Placement/Financement 4P (Principe du Partage des Profits et Pertes), produit original dont la rémunération est directement issue de la performance de l’entreprise (un pourcentage de l’EBITDAR ; cf : définition). Ce produit financier leur offre une meilleure résilience aux incertitudes. Pour l’épargnant/investisseur, la rémunération est plus attractive. Il les libère des évolutions exogènes du taux d’intérêt, la valeur de leur patrimoine est affermie.
Il répond à votre objectif de solidarité. L’entreprise qui fait ce choix priorise la « valeur travail » par rapport à la « valeur capital ». Les emplois préservés diminuent le besoin de redistribution, donc la pression fiscale et/ou les cotisations sociales.
Le Placement/Financement 4P n’est pas une utopie.
1) Un lien entre taux d’intérêt et pourcentage de l’EBITDAR peut être établi. Il y a possibilité de transition ou de cohabitation.
2) Il s’inscrit dans les évolutions récentes du marché et de la réglementation.
La Loi Sapin II consacre l’échec de la financiarisation, le principe de priver les individus, qui ont placé leur épargne en assurance-vie, de disposer de leur bien. Rien d’autre que la négation au droit fondamental à la propriété.
Drôle de « libéralisme ! »
A votre disposition.
Stanislas Ordody, Docteur en Economie, cadre au sein d’un grand groupe bancaire.
0283829140 stanislas.ordody@gmail.com

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Les réponses (2)

  1. Marie-Anne KRAFT dit :

    On perçoit l’idée innovante mais sans comprendre comment ça marche et sera géré. J’ai lu une présentation de Stanislas mais qui était complexe, trop technique. Il faut de la pédagogie pour l’expliquer simplement. Aujourd’hui il existe 3 types d’instruments financiers :
    – l’action (l’actionnaire prend les risques de perte et l’opportunité de gain en capital, dividende (qui est déjà un partage du gain) ou mois-ci je (espérance de gains futurs)
    – l’obligation ou le prêt, basé sur un taux d’intérêt fixe ou variable, mais qui est exposé aussi au risque de crédit, le.niveau de taux d’intérêt étant lié à ce risque,
    – les instruments dérivés (futures, Adams, options) permettant de s’assurer contre une variation de taux, de change, de risque de contrepartie.
    Il me semble que la combinaison des instruments existants peut répondre à un mode d’investissement partageant les gains et les risques entre l’investisseur et l’entreprise.

  2. Stanislas ORDODY dit :

    Bonjour Marie-Anne
    Toujours fidèle !
    Je te renvoie à mon site « ordody.canalblog.com » où sont mis en ligne ma dernière présentation à RICS et un document de travail à critiquer qui place le Placement/Financement 4P dans l’environnement macro-économique actuel.
    Changer de paradigme n’est évidemment pas simple et peut prendre du temps. Mais c’est du ressort du politique. A lui de vendre une espérance dans un message cohérent plus élargi.
    Le Placement/Financement 4P offre une alternative, sans rupture avec l’existant.
    Conceptuellement, l’idée est assez simple. L’informatique ne doit pas en être un frein. Celle-ci est au service de l’homme, et non l’homme en être l’esclave.
    Le monopole bancaire ne se justifie pas par rapport à cette informatique, mais par les multiples compétences qui s’y trouvent et qui permettent de fiabiliser le Placement/Financement 4P.
    Reparlons-en de vives voix à Montrouge.
    Bien à toi.

    PS : j’en profite pour préciser que mon n° de tél est 06 83 82 91 40 et non 02 83 82 91 40

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