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Pédagogie et organisation : les clefs de la réussite de l’élève à l’école

Classes surchargées, moyens inégaux : le moins que l’on puisse dire est que l’égalité des chances à l’Ecole n’est encore qu’un doux rêve. Les solutions existent pourtant et elles nous sont connues puisque expérimentées pour certaines dès le collège en certaines disciplines. En effet, comment justifier que l’on puisse constituer des groupes de niveaux pour certaines disciplines et pas pour d’autres, ce, alors même que l’on connait pertinemment l’hétérogénéité des niveaux des élèves et la nécessité d’adapter sa pédagogie au niveau des élèves.

Je propose que l’on généralise la constitution de groupes de niveaux par discipline actés sur la base d’une évaluation menée en début d’année pour les matières principales (lettres, mathématiques, langues,…). Sur cette base, l’élève se voit affecter un groupe pour chaque discipline avec la possibilité d’évoluer d’un trimestre à l’autre vers le groupe de niveau supérieur. Ceci permettant aux professeurs d’adapter leur pédagogie au niveau de chaque groupe voire de développer des compétences propres à l’enseignement auprès de groupes spécifiques ainsi que d’adapter les moyens consacrés (davantage d’élèves accueillis dans les groupes moins en difficultés, acquisition d’outils pédagogiques numériques adaptés,…).

S’agissant de l’école primaire, il convient de réaffirmer la priorité donnée à ce niveau d’enseignement en matière d’acquisition des savoirs de base en français et mathématiques. Par ailleurs, il convient d’abandonner le principe selon lequel un même enseignant serait capable d’enseigner dans l’ensemble des matières et privilégier l’enseignement par groupes de disciplines (français-histoire, mathématiques-bio,…). A ces fins, la formation des enseignants du cycle serait revue. Ceux-ci se verraient formés par groupes de discipline avec un tronc commun axé sur la pédagogie et la morale citoyenne.

Afin d’atténuer la visibilité des inégalités sociales à l’école, le port de l’uniforme se verrait encourager et soumis à l’avis de l’instance de coordination de l’établissement. A cet égard, les directeurs d’école verraient leurs prérogatives renforcées en les rapprochant de celles des chefs d’établissement du secondaire.

Enfin, dans l’objectif de renforcer la citoyenneté, l’ensemble des chefs d’établissements et directeurs d’écoles organiseront a minima une fois par trimestre un temps citoyen durant lequel pourrait être organisé une cérémonie de levé des drapeaux avec chant de la marseillaise en lien avec les associations locales de mémoire (souvenir français,…)

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Les réponses (5)

  1. Noël GAUTIER dit :

    Beaucoup d’études prouvent que les groupes de niveaux accroissent les écarts : les meilleurs progressent dans un esprit de compétition, les élèves plus en difficulté stagnent voire régressent par manque d’émulation, les élèves « moyens » (le plus grand nombre) n’en tirent aucun profit. Spécialiser les enseignants du primaire dans quelques disciplines, c’est imposer le système collégien à de jeunes enfants qui ont besoin de repères sécurisants et stables. C’est aussi une grande richesse de pouvoir enseigner toutes les disciplines et de créer des lien entre elles.
    L’uniforme n’est qu’un leurre, les inégalités sociales ressortiront toujours d’une manière ou d’une autre.Drapeaux et Marseillaise, c’est du visible. On ne construit pas une citoyenneté sur des apparences.

    • Cédric PEMBA MARINE dit :

      Oui, c’est en partie vrai. Ces études prouvent surtout que c’est la manière d’aborder la pédagogie différenciée qui peut avoir des conséquences négatives. En revanche, il parait illusoire de considérer qu’un même enseignant aurait la maitrise de l’ensemble des matières qu’on lui demande d’aborder. Echangeons-en avec les premiers concernés et nous le constaterons comme il m’est donné de le faire au quotidien à leur contact.
      Si les jeunes enfants ont besoin de repères sécurisants et stables, il faut trouver le point d’équilibre entre cet impératif et l’objectif poursuivi. Pour l’heure, l’organisation actuelle semble largement perfectible alors même qu’elle privilégie le premier impératif cité. Il faut avoir l’audace d’oser le changement, l’expérimentation, non décidée unilatéralement au niveau national mais en échanges, en débats avec le « terrain ».
      Pour ce qui est du lien entre les disciplines, la coordination interdisciplinaire si elle est bien menée parviendra à atteindre cet objectif et créera davantage de lien entre les enseignants, membres à part entière d’une même équipe pédagogique.
      Enfin, s’il n’est qu’un leurre pour certains, l’uniforme peut être considéré comme un symbole d’appartenance à une même communauté mais en aucun cas un vecteur de diminution des inégalités sociales, il est vrai. De même, drapeau et hymne national sont des symbloles d’appartenance à une même Nation et représentent à ce titre des éléments piliers de la citoyenneté. Là encore, l’expérience d’un engagement au sein de l’une de nos principales associations de mémoire est riche d’enseignement.
      Ne négligeons pas la portée des choses aussi symboliques puissent-elles nous paraitre. Elles donnent souvent bien plus de sens à la vie qu’on ne le pense.

  2. Viviane BOUSSIER dit :

    Il me semble avoir déjà dit que l’uniforme n’était pas synonyme de diminution des inégalités sociales, je confirme donc ce que dit Cédric sur ce sujet.
    il y a des choses bien plus importantes à changer dans notre système éducatif: plus de liberté aux directeurs, les fondamentaux, l’ouverture à l’entreprise au collège et à d’autres formations dont les métiers manuels, , la formation des enseignants ( pas une réforme non évaluée par an !) , regarder ce qui marche ailleurs en Europe et dans d’autres établissements français …

  3. Annie LAGODKA dit :

    Un enseignant, seul dans sa classe, ne peut s’impliquer dans plusieurs groupes de niveau. C’est physiquement impossible. Il passe beaucoup de temps avec les élèves en difficultés, laisse les très bons en autonomie et n’en tire aucune satisfaction. Le discours qui consiste à dire que les très bons s’en sortiront toujours est insupportable parce qu’il est faux. Ils ont aussi besoin d’avancer et d’apprendre des nouveautés sous la conduite de leur enseignant. Je trouve donc la proposition intéressante. Et oui, l’uniforme gomme les différences et empêche une part de la société d’entrer à l’école. A-t-on besoin de concours de beauté, d’élégance et de rivalités vestimentaires?

  4. Robert PICARD dit :

    Un enseignant de primaire n’a aucun mal à enseigner le coeur du métier que constituent le français et les maths sciences. Par contre pour gérer les enseignements périphériques : langues vivante, sport, informatique,.. ça devient plus difficile et il serait plus rationnel que chacun fasse le coeur du métier plus une de ces spécialités qui de plus nécessitent chacune leur matériel.

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